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Bruno Guillen

le récidiviste

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Novembre 2019

Voix qu'on reconnait entre mille, silhouette bondissante qui capte les regards au bord du terrain, Bruno Guillen, cet Ardennais d'adoption est devenu un vrai Sanglier !
Entretien vérité avec ce passionné du CSSA qui, sans le vouloir, a gagné le cœur des supporters Sedanais et a aussi été reconnu à moult reprises pour son professionnalisme ...
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CSSA FOREVER : Bruno, peux-tu nous dire quel est ton plus ancien souvenir du CSSA, avant même que tu ne sois animateur au stade ?

Bruno Guillen : D’abord, je ne suis pas Ardennais. Je suis de la région parisienne. Je suis d’un papa Espagnol et d’une maman Française. En fait, je suis arrivé dans les Ardennes au milieu des années 80.

Moi, j’étais plutôt basketteur de formation et j’ai ainsi commencé par être animateur au basket. J’animais une émission de sport à la radio.

C’est comme ça que je me suis retrouvé animateur aussi dans le football à l’Olympique de Charleville à l’époque.

 

La première fois que j’ai côtoyé un Sedanais, c’était lors d’un Derby Olympique - Sedan et ce qui m’avait complétement stupéfait, c’est la difficulté (je devais être un mauvais animateur) que j’avais à essayer de créer une ambiance au Stade du Petit Bois et la facilité qu’on avait avec la passion des supporters Sedanais.

Je m’étais dit « tiens, si un jour il se passe quelque-chose à Sedan… » et un soir, dans le cadre d’une émission, il y a Francis ROUMY qui vient. C’est le premier contact, le premier souvenir que j’ai, dans cette ambiance-là. 

 

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Avec L’Olympique, je n’avais pas de contrat écrit mais j’avais le meilleur des contrats, c’est le contrat moral ! Je n’ai donc pas voulu quitter l’Olympique jusqu’à ce qu’ils arrêtent. Le souvenir du CSSA, je vois cela de mon œil d’animateur, c’est pas tellement des matchs, c’est pas tellement des hommes et des femmes, c’est du public !
Je vous dis ça sans démagogie aucune, j’avais vraiment été émerveillé par la Passion Sedanaise et quand tu fais notre métier, tu te dis
« Putain, si un jour j’ai la possibilité de jouer
avec ces gens-là, ça va être quelque-chose ! »
Peut-être que je ne m’étais pas trompé ?
" Putain, si un jour j’ai la possibilité de jouer avec
ces gens-là, ça va être quelque-chose ! "
CF : Désormais, tu es connu par tous les amateurs du CSSA comme étant LE SPEAKER historique du Stade DUGAUGUEZ, peux-tu nous dire comment cette folle et longue aventure a commencé il y a 21 ans c’est bien ça ?

BG: Oui exactement 21 ans depuis 1998 !

Comme quoi des fois, l’histoire est bizarre...

Rappelez-vous : en pleine saison, les gars de l’Olympique, ils arrêtent, ils déposent le bilan et en fin de la même saison, Sedan accède à la Ligue 2 !

C’est à ce moment-là que Francis qui m’avait sollicité depuis au moins 2 ou 3 ans, me dit « Maintenant, tu ne peux plus me refuser … ».

Et bien m’en a pris !

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CF : Au cours de ces années, tu es devenu une figure attachante et très appréciée des spectateurs, comment expliques-tu ça et quelle est ta « marque de fabrique » ?

BG : Merci ! Attachante et très appréciée…  Je vous laisse vos propos et je ne vais pas me caresser l’esprit avec ça.

Après, un animateur est un « faire-valoir » !

Celui qui oublie ça, et il y en a dans les médias nationaux ou internationaux, celui qui pense qu’il fait le show à la place du public, celui-là n’a rien à faire dans un stade de football. Celui qui commande c’est le public.

L’animateur est un faire-valoir du public et des joueurs.

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" L’animateur est un faire-valoir
du public et des joueurs. "
Un animateur ne doit pas fouler la pelouse quand les joueurs y sont !
 
C’est-à-dire que quand les joueurs sont à l’échauffement, tu dois être en dehors du périmètre.
 
Cela ne veut pas dire que tu n’animes pas mais tu ne dois pas être à la place des joueurs. Et quand les joueurs reviennent, tu dois la quitter (la zone de jeu) parce que le vrai spectacle, c’est les joueurs, et le public !
 
Donc, finalement, tu as une fenêtre de tir assez restreinte où tu n’as l’herbe que pour toi. Mais, en même temps, le fait qu’elle soit restreinte, c’est extraordinaire !
Tu peux quand même animer beaucoup avant. Mais tu dois rester tout le temps un faire-valoir, tout le temps, tout le temps, tout le temps !
Et quand tu t’engages, tu t’engages ! Moi, en 21 ans, j’ai trop des doigts d’une main pour compter les matchs que j’ai ratés, y compris avec les petits soucis de santé que je peux avoir !

Donc c’est faire-valoir et respect, respect de la parole donnée.

CF : Comment se sont passés tes débuts ? Pas si facile ?

BG : Ça va peut-être vous paraitre prétentieux, mais je vous dis vraiment ce que j’ai ressenti.

J’ai le sentiment, qu’il n’y a pas eu de round d’observation.

Avec le public, j’ai eu l’impression qu’on se connaissait depuis toujours. A aucun moment je me suis dit, je ne suis pas chez moi. Dès que j’ai pris le micro au milieu de cette pelouse, d’ailleurs, ce n’est pas celle-là (Dugauguez) c’est celle d’à côté (Emile Albeau). Il n’y a pas eu de round d’observation, c’est drôle !

On a grandi ensemble. Vous allez me prendre pour un dingue mais je n’ai pas senti d’appréhension.

J’ai ressenti ça au basket, où il fallait effectivement conquérir un public. Je l’ai aussi vécu à l’Olympique mais je débutais.

Ici, j’ai eu l’impression qu’on se connaissait depuis toujours.

Qu’on se comprenne bien, on ne doit pas avoir de stress mais on doit avoir toujours un peu de trac. Quand tu commences une animation, quel que soit le type, même si ça fait 50ans que tu le fais, « tu peux m’ouvrir 100 fois les bras, c’est toujours la 1ère fois », il faut toujours que ce soit une 1ère fois … Il faut toujours un petit peu de trac, un peu, mais dès que tu es là-bas avec le micro, il faut que ce ne soit que du bonheur !

Moi, je n’ai pas eu cette appréhension-là, c’est une chance !

Peut-être que je suis naïf …

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" Avec le public, j’ai eu l’impression qu’on se connaissait depuis toujours. "
CF : Cette année, à 56 ans, ce qui est encore tout jeune pour cette activité, tu as décidé de passer la main. Pourquoi ?

BG : Oui, je passe la main, mais je ne quitte pas le navire.

Certains ne l’ont peut-être pas bien compris.

Alors, pourquoi je n’ai pas voulu communiquer là-dessus ? Parce que j’estimais que je n’étais pas une personnalité importante, que je n’étais pas joueur, pas staff, pas coach. Donc j’estimais que je ne devais pas me donner l’importance que je ne dois pas avoir, d’autant que je suis un faire-valoir.

 

Ça a valu quelques petites incompréhensions sur les réseaux sociaux. Je m’en excuse auprès de ceux qui l’ont mal pris. Très honnêtement, je l’ai fait par humilité, pas par humilité mal placée.

 

J’estimais devoir partir sur la pointe des pieds, d’autant que je ne suis pas parti puisque je ne suis pas animateur retraité, je suis animateur remplaçant.

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" Oui, je passe la main, mais je ne quitte pas le navire. "
Il y a aujourd’hui un jeune animateur qui s’appelle Alexis-Claude REITZ qui a beaucoup de talent, qui a besoin de quelques tuyaux et ces tuyaux-là, je lui donne discrètement. En tant que remplaçant, je reprendrai le micro si pour une raison X ou Y il ne peut pas être là. Quand je suis là et lui aussi (et ça tombe bien je suis là à chaque match), je le conseille mais je ne reprends pas le micro parce que sinon je lui manque de respect ! C’est aussi simple que ça.
CF : Tu as su préparer ta suite, quels conseils justement donnes-tu à « Poulpy » ? Et d’ailleurs est-ce vrai que c’est toi qui l’a choisi ?

BG : Il y a à peu près un an, j’avais signifié en petit comité, mon envie de passer la main.

Cela se passe toujours autour d’un petit microcosme médiatique, et en fait je pense que c’est venu aux oreilles d’Alexis et c’est lui qui est venu me dire, presque gêné, avec beaucoup de pudeur : « Tiens j’ai entendu dire que … ». Je lui ai répondu « Ecoute, pour moi, tu es vraiment le mec qu’il faut ! Donc, ça tombe bien. T’as envie et j’ai envie aussi ». C’est comme mes débuts au stade, cela s’est vraiment passé très simplement. Il n’y avait rien de prémédité. Alors, non, je ne l’ai pas choisi. Il s’est choisi lui-même et je pense qu’il s’est bien choisi ! L’art de la formule (Rires)

CF : Tu resteras investi dans le CSSA ?

BG : Vous le voyez bien, je suis là à chaque match et encore une fois, je ne suis pas en retraite, je suis remplaçant. C’est moi qui ai souhaité aller sur le banc. J’ai souhaité le faire proprement j’espère, en donnant des conseils, même toujours pendant les matchs quand je le peux, ou en avant match. Aujourd’hui par exemple, je vais essayer de l’aider autant que j’en ai le pouvoir, pour qu’Alexis puisse devenir, non pas un animateur comme moi j’étais, mais qu’il se fasse sa propre personnalité et son animation à lui. C’est ça que je veux pour lui.

CF : Et en tant que SPEAKER ou animateur comme on dit désormais, quels sont tes meilleurs souvenirs ?

BG : Le meilleur souvenir, c’est un souvenir global. C’est la communion avec le public !

Pfou … Ce n’est pas racontable ce qu’on peut vivre !

Là, rien qu’en vous en parlant, j’ai la chair de poule. Quand t’aime ça, t’aime ça ! Tiens je vais avoir une érection (Rires) cérébrale, cérébrale !

Quand t’aime ça, que tu respectes les règles, les gens, ils te le rendent bien ! C’est vraiment ça le plus beau souvenir, la communion avec le public !

Après, il y a plusieurs matchs mais celui qui pour moi a été le plus fort et pourtant c’était à mes tous débuts, je me souviens qu’on avait déjà démarré l’animation sur le toit du stade Emile Albeau alors que les gens n’étaient même pas encore là, c’est la demi-finale Sedan Le Mans ! C’est un match inoubliable. Une pluie de buts, du stress jusqu’à la dernière minute… Terrible, terrible ! On avait commencé en disant « vous voyez le soleil se couche à l’ouest où il y a le Stade de France. Allez, emmenez-nous-y ! » C’est vraiment un moment de fou ça !

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" Vous voyez le soleil se couche à l’ouest où il y a le Stade de France. Allez, emmenez-nous-y !  "
CF : Il y a les bons souvenirs mais aussi les moins bons ?

BG : Oui, effectivement. C'est le moment où on apprend qu’il n’y a plus de Sedan.

Ce n'est pas un rapport entre l’animateur et le public, c’est se dire il n’y a plus rien quoi ! Parce que moi, je n’ai pas les remontées, les descentes, je n’ai qu’un seul mérite, je n’ai pas quitté le navire. Encore aujourd’hui, je ne le quitte pas. J’avoue que j’ai eu peur qu’il n’y ait plus de football à Sedan.

 

Je crois qu’il faut vraiment qu’on remercie Marc DUBOIS d’avoir repris ce club avec un dépôt de bilan et un passif de 11 M€ et d’avoir continué à allumer la flamme.

 

Je dois encore un grand merci aux supporters parce que, si j’ai continué avec Marc DUBOIS, c’est pour cela qu’il faut toujours rester humble et à sa place, c’est que quand Marc DUBOIS a rencontré les supporters, ils ont eu des exigences, dont l’absolue exigence de me garder comme animateur.

C’est quand même sympa !

CF : Revenons sur du très positif. Tu as été salué et récompensé pour tes prestations avec plusieurs titres de Micro d’Or et d’Argent : c’est bien 3 micro d’Or que tu as gagné ? Comment as-tu vécu ça ?
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" Le meilleur animateur du monde,
quand il n’y a pas de passion et pas de public,
il n’est que dalle !
CF : Sedan dans la cour des grands, puisque nous avons quand même été une dizaine d’années en Ligue 1 sur les 21 ans, comment était-on considéré par les autres clubs et par tes collègues des autres stades ?
 
BG : Au départ, on nous prenait un petit peu pour des idiots, tous ! Pour des bourrins.
Et puis, au fur et à mesure, les choses ont commencé quand même à changer.
Et après, je pense qu’il y a eu plus qu’une forme de respect, je dirais une forme d’admiration pour Sedan et ses valeurs. Moi, en tous cas, c’est comme ça que je l’ai ressenti à l’égard du Club.
J’ai envie de le dire, les valeurs de ce club sont admirables. Je pense en plus qu’elles nous survivront à tous.
Il y a ici quelque-chose de magique. J’espère que la flamme ne s’éteindra jamais parce qu’ici il y a un peuple magique, il y a des supporters magiques, il y a un département magique, un Club magique.
C’est Sedan, il y a UN Sedan, il n’y en a pas 50 000.
Alors tu l’aimes ou tu l’aimes pas. Moi je l’aime !
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" Il y a ici
quelque-chose
de
magique !
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BG : Non, c'est 5 micros d’or !

D’abord il y a une anecdote là-dessus.

Je n’en fais pas de cas, j’en ai eu 5 mais je devais en avoir 6. Figurez-vous qu’au 6ème, j’ai reçu un appel de la Ligue de Football Professionnelle qui m’a dit « Y en a marre, t’en as déjà eu 5, c’est assez. Tu étais le micro d’or cette année, mais on va le donner à l’animateur de Valence ».

Je leur ai dit « Vous avez bien raison, vous auriez peut-être juste du préciser les règles avant ».

Donc au final, c’est bien 5 micros d’or et cela ne se partage qu’avec le public ça, parce que le meilleur animateur du monde, quand il n’y a pas de passion et pas de public, il n’est que dalle.

Il ne faut jamais oublier ça !

CF : Personnellement, j’ai le souvenir (hélas assez ancien) de t’avoir rencontré pour la 1ère fois au restaurant La porte de Flandres, c’était bien toi ? Quel a été ton parcours professionnel et quelles sont aujourd’hui tes autres activités professionnelles ?

BG : Oui bien sûr, c’était bien moi !

D’abord, je suis arrivé dans les Ardennes pour suivre et épouser une Ardennaise.

J’étais étudiant à l’époque et j’ai passé un concours dans la fonction publique. J’y ai travaillé un certain temps puis au bout d’un moment, j’en ai eu un peu marre alors j’ai décidé de quitter la fonction publique à une trentaine d’année pour intégrer la direction d’un centre de congrès qui était « La Porte de Flandres ». Il fait partie du Groupe des Industriels Ardennais et d’Espace Habitat.

J’ai géré cette boutique pendant une quinzaine d’année jusqu’à ce que j’ai des problèmes de santé qui requéraient beaucoup de disponibilité. En fait, nous avions, avec les actionnaires, les Industriels Ardennais, la direction de la Porte de Flandres où moi j’étais simple gérant, ce n’était pas avec mon argent, et nous avions aussi créé une agence de communication qui s’appelle BGF communication.

Cela faisait beaucoup et quand j’ai eu des problèmes de santé assez musclés, nous avons mis à ce moment-là le Flandre en gérance. Cela ne s’est pas très bien passé. C’est pour cela que j’ai appris à préparer la succession.

Cette agence de comm existe toujours aujourd’hui et j’en suis toujours le dirigeant, dirigeant salarié, avec un actionnariat majoritaire qui est l’Industrie Champ’Ardennaise maintenant.

En plus de cela, je gère la communication d’Espace Habitat qui fait partie du même groupe. C’est d’ailleurs à ce titre que les prestations techniques, vidéos ou d’animation, sont facturées par mon agence au club de Sedan.

C’est aussi simple que ça.

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CF : avec du recul désormais, que penses-tu des épisodes un peu surréalistes il faut bien le reconnaitre du Prince Saoudien ?
BG : C’est vrai que quand on a vécu ce point de presse avec le Prince Fahad, j’y étais puisque je l’animais, effectivement, c’est le bon mot, cela me semblait surréaliste.
Je me suis dit « Mais après tout, pourquoi pas ? »
On voit tellement de choses dans le foot ! On voit des choses qu’on voit nulle part ailleurs.
Alors, ceux qui n’aiment pas le foot disent que le foot c’est un sport de beaufs, de cons, mais non.
Le foot, c’est quoi ? C’est le reflet de la société dans laquelle on vit, avec une passion peut être exacerbée mais le foot c’est la vie quoi !
On a vu tellement de choses dans le football que oui c’était surréaliste mais je me suis dit si il est là, si il tient ces propos-là, (pour tout vous dire, je l’ai revu ce point presse, je l’ai encore en vidéo), moi j’y ai cru. J’y ai cru avec un soupçon de doute, mais quand t’es supporter (quand t’es animateur tu dis pas que t’es supporter mais quand t’es remplaçant t’as le droit de le dire) je me suis dit « Putain, on va se retrouver en Ligue 1 et effectivement on va peut-être jouer la Coupe d’Europe ».

 

C’est comme quand t’aimes une femme, t’es dans l’irrationnel !

 

Et moi, j’avoue que j’y ai cru.
Naïvement ! Surréaliste ! Ce sont les bons mots.
Mais tu te dis « Putain, t’as un stade de 25 000 places, dans un patelin de 20 000 ». Tu te dis « Bordel, si on joue à nouveau les premiers rôles de la Ligue 1 et qu’on joue une Coupe d’Europe, mais quel écho pour notre département ! 
Quel bonheur et quel plaisir pour nos supporters ! » Donc, j’y ai cru …
CF : Il y a eu aussi d’autres annonces sans lendemain (le partenariat avec DIJON), c’était quoi, le besoin de rassurer ou de se rassurer ?

BG : Sur le partenariat avec Dijon, pfou …  

Moi j’ai toujours voulu rester animateur. Depuis quelques temps, et surtout depuis le Centenaire, j’ai un peu plus travaillé étroitement avec le Club mais je me suis contenté et peut-être suis-je un looser à vos yeux mais je me suis contenté d’être un animateur.

Aujourd’hui, effectivement, j’échange un peu plus avec le Club, tout en restant quand même à ma place. Je ne veux pas porter de jugement sur le sportif, sur la gestion du Club, ce n’est pas mon boulot.

Moi, mon boulot c’est de faire de la comm, de l’évènementiel et, c’est peut-être la phrase la plus importante que je vais vous prononcer, qui va vous paraître peut-être très conne, mais c’est que j’ai au fond de moi, c’est de donner du bonheur et d’en recevoir ! Pour moi, c’est ça qui compte ! J’en donne et j’en reçois et très honnêtement, au-delà même du pognon, de l’organisation et du pouvoir, ça suffit à mon bonheur.

Je n’ai pas besoin d’autres choses que ça.

Donc, Dijon, je ne sais pas et je vais être sincère, honnêtement, je m’en fous un peu… Je ne sais pas ce qui s’est passé. C’était bien ou pas, je n’en sais rien. Il faut toujours connaitre l’histoire, et là, moi, je n’ai pas les tenants et les aboutissants.

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" Mon boulot, c'est de donner du bonheur
et d'en recevoir ! "
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CF : Difficile de faire vivre un club de foot en dehors des L1 et L2, qu’en penses-tu et comment tu vois le futur de Sedan de ce point de vue financement et de sa structuration ?

BG : Je sais de source sure que Marc DUBOIS a mis beaucoup de son argent depuis qu’il a repris le Club et que contrairement à ce que peuvent penser certains, il faut vraiment qu‘il soit passionné pour l’avoir fait !

Je souhaite d’ailleurs qu’il ait un beau projet et qu’il rentre dans son argent. Quand tu donnes de l’argent à perte, un moment tu te fatigues, surtout quand tu te fais avoir. J’aimerais que ce Monsieur, au moins il récupère sa mise, ce ne serait que logique, qu’il mène le club avec son beau projet "My Sens" et qu’effectivement Sedan retourne vite minimum en Ligue 2, pour le public, pour la ville, pour le département et aussi pour Marc DUBOIS .

 

S’il sait intelligemment gérer les choses, et aujourd’hui il s’est entouré de gens qui sportivement savent faire les choses bien, j’aimerais bien qu’on équilibre les choses, qu’on assoit bien les fondations, qu’on reprenne de la formation, qu’on reprenne nos fondamentaux. Il ne faut pas être pressé. Plutôt il faut être pressé d’aller en Ligue 2 parce que sinon il y a un risque financier pour le Club mais après, il ne faut pas être pressé de se dire on va vite là.

Si on a les moyens, effectivement on y va, sinon, je pense qu’avec Julien FERNANDEZ qui a la tête sur les épaules, qui a su recruter, qui sait être malin, qui sait être intelligent, je crois qu’on a le bon mec là pour aller au bout d’une phase intelligente de recrutement et j’espère de pérennité du Club.

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" Là, on a l’alignement de planètes quoi ! Ce serait dommage de laisser passer ce moment-là ...

CF : Et la baisse des aides régionales alors que le CSSA en a plus besoin que jamais ?

BG : Sur les aides du Département ? D’abord elles sont facultatives et elles ne sont pas dans les attributions d’un Conseil Départemental aujourd’hui, il faut le savoir. Il donne s’il le veut et s’il le peut. Est-ce que le Conseil Départemental donne assez au CSSA ? Je n’en sais rien.

Je fais confiance aux élus du Conseil Départemental pour comprendre qu’un club comme Sedan a besoin de lui et je lui fais confiance pour donner le maximum qu’il peut.

 

Après, je pense que, surtout cette année, s’il y a un petit coup de pouce à donner, c’est peut-être le moment, parce qu’au moment où on se parle on est avec 9 matchs et 9 victoires (11 au moment le la mise en ligne). On n’est qu’à un tiers du championnat, et t’as raison de toucher du bois, pas Marc, le meuble (rires), ce qu’il faut c’est monter vite en National et si possible en Ligue 2. S’il le peut, je ne connais pas suffisamment les finances départementales pour savoir s’il le peut, mais ce serait bien que tous ceux qui le peuvent le fassent. Et si possible maintenant !

Là, on a l’alignement de planètes quoi ! Ce serait dommage de laisser passer ce moment-là …

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" Maintenant, je peux être supporter
et je ne vais pas m’en priver ... "
CF : Quand on t’a rencontré à Luçon en Vendée, dans un stade improbable en plein mois d’août où il devait bien y avoir à tout casser 10 ou 15 supporters Sedanais on voyait bien que tu étais aussi toi-même supporter, tu nous l’as d’ailleurs confirmé, comment gères-tu ça « professionnellement » ?  Est-ce difficile d’être animateur et supporter en même temps ?

BG : D’abord Luçon, c'est dingue que tu me parles de ça !

Si tu passes tes vacances à proximité du stade où joue ton club de cœur et que tu n’y vas pas, faut faire autre chose de ta vie !

 

Pour la question : il est obligatoire que l’animateur passe avant le supporter.

Comprenons-nous bien. Ici, l’animateur, il a un cahier des charges, il est au boulot et il y a une charte.

Il faut respecter la Ligue de Football Professionnelle ou la FFF. Il faut respecter ces entités et moi, j’entends bien les respecter. Il faut aussi respecter l’arbitre et ses décisions quelles qu’elles soient.

Un arbitre, cela ne se discute pas. On est d’accord ou pas, on en discute après le match mais pendant le match, il fait partie des aléas comme la pluie, l’électricité, et tout ce qu’on veut. On n’a pas à critiquer ça.

Il faut aussi faire très attention. J’ai toujours la peur qu’il y ait des bagarres avec les supporters etc… J’aime trop nos supporters pour les voir souffrir. Donc, moi, je calme le jeu. Je veux être une force de zénithude et d’apaisement. Toujours !

 

C’est sûr aussi que maintenant, je me lâche un peu plus comme vous le voyez, parce que là, je n’ai plus le micro. Donc, maintenant, je peux être supporter et je ne vais pas m’en priver, ça c’est sûr !

Ce sera Sedan parce que c’est comme ça ! Je n’ai plus à respecter ce cahier des charges alors je peux gueuler en tribune comme je veux et je ne m’en prive pas. Ça fait du bien.

CF : La saison 2019-2020 démarre sur les chapeaux de roue. 9 victoires sur 9 matchs, (ndlr: 11 au moment de la mise en ligne) zéro but encaissé. Qu’en dis-tu ?

BG : Pourvu que ça dure !

On n’a jamais vu une saison sans défaite.

Je sais que les dirigeants, Julien FERNANDEZ en tête, ont la tête froide et qu’ils se préparent... C’est marrant d'ailleurs parce qu’on se prépare à ce que personne ne peut préparer parce que personne ne veut envisager la défaite en fait !

Mais il faut l’envisager parce dans la rencontre, même si tu mets tout en œuvre pour gagner, tu ne gagnes pas toujours. Et perdre doit faire partie d’une forme de « Fighting Spirit » propre aux Britanniques, on l’a vu aujourd’hui avec le match de rugby où les Anglais disent « Ils étaient plus forts que nous ». Je trouve ça génial, à quelques minutes de la défaite, d’avoir ce recul.

Dans le même temps, dans le « Fighting Spirit » des British, il y a « quand on va rejouer, on fera plus de cadeaux ».

On doit apprendre de nos défaites pour construire nos victoires de demain. J’espère, dans le cas de Sedan, la défaite le plus tard possible.

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" Julien FERNANDEZ a recruté des joueurs de football, des individualités mais dans le cadre d’un groupe.

CF : il y a visiblement cette année de gros talents et aussi un esprit collectif bien marqué. Tu l’avais senti en préparation ou en début de saison ?

 

BG : Encore une fois, Julien FERNANDEZ a recruté des joueurs de football, des individualités mais dans le cadre d’un groupe. Et c’est ça son intelligence pour l’instant. Il s’est dit « Je vais construire un groupe constitué d’individualités mais qui sauront mettre leurs individualités au profit du groupe ! » Voilà pourquoi cela marche. C’est facile de le dire aujourd’hui puisque ça marche. J’espère que cela va marcher le plus longtemps possible et toute la saison. Ce qui est sûr et oui je vous le confirme de ce que j’en sais, il y a un vrai groupe de mecs qui ont envie d’aller très loin. C’est sûr !

CF : Quels sont les joueurs qui t’impressionnent le plus et pourquoi ?

BG : Je n’ai pas envie de mettre en avant des joueurs parce qu’il y a une vraie équipe de 22 joueurs. Chacun a son talent. Je les aime tous. J’aime tous ceux qui sont passés ici. Moi, le mec qui joue pas, j’ai mal pour lui. Le mec qui fait un match exceptionnel, je suis content pour lui. Je pense aussi à celui qui était en tribune parce qu’il n’était pas dans le groupe. J’ai envie, moi, de prendre soin des mecs qui me donne du bonheur ! Et les joueurs m’en donnent …

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" Il y a un vrai groupe de mecs qui ont envie d’aller très loin. C’est sûr !"
CF : Comment vois-tu la suite ? Une bagarre à 3 avec le SC Bastia qui a toujours de grosses ambitions et avec Bobigny (l’invité surprise de ce début de saison) ?

BG : Je ne suis pas le meilleur parce que dans le sportif, je suis toujours resté en retrait et souvent je me trompe. L’impression que j’ai c’est qu’on est dans le groupe le plus difficile parce qu’avec le nb de point qu’on a aujourd’hui et si on regarde ce qui se passe dans les autres groupes, on aurait quelques points d’avance en plus sur les autres. Pour autant, cela ne sert à rien de regarder les autres groupes car on est dans celui-là.

 

Bastia vient de changer d’entraineur, cela veut bien dire que leurs ambitions sont fortes et quelle ne sont pas entamées. Ils ont des moyens supérieurs aux nôtres. Je les vois mal lâcher prise. Mais je nous vois mal lâcher prise non plus ! Et si je nous voyais lâcher prise, il faudrait que j’arrête d’être supporter, voire d’être animateur ou d’aimer ce club. Je pense donc quand même qu’on va vers des équipes qui sont intéressantes comme Sainte-Geneviève, comme Saint-Maur Lusitanos, comme Bastia.

Est-ce que Bobigny va rester ? Peut-être mais je pense quand même qu’on va être dans un combat avec les Bastiais qui ont eu, n’en déplaise à ce que peuvent dire certains, un comportement exemplaire après notre victoire. Sacrée leçon les mecs ! Comportement topissime ! Respect.

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" Je vois mal Bastia lâcher prise mais je ne nous vois pas
lâcher prise non plus ! "
CF : tu as toujours eu une relation particulière avec le public, mais aussi avec les joueurs. L’un d’entre-eux a souhaité dire qq mots à ton sujet et te passer un petit message de Cluses : 
« Bruno, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup, une personne formidable qui aime ce qu'il fait et qui aime les gens. Et cela se ressentait au micro ! J'adorais l'écouter à l'échauffement quand il faisait le tour des tribunes et discutait avec les supporters ou leurs faisaient une petite blague.
Voilà, il y aurait tellement de chose à dire mais je vais m'arrêter là.
En tout cas, je lui souhaite plein de bonnes choses pour la suite, il le mérite  ! »
BG : Willy MAEYENS ! Bingo !
C’est vrai qu’avec les gardiens de but, j’ai toujours eu une relation un peu particulière, que ce soit ceux de Sedan ou ceux d’ailleurs en plus, et même des célèbres.
Récemment par exemple, à l’issu du Centenaire et de mon rôle de remplaçant, Benoit COSTIL m’a envoyé un message exceptionnel.
 
Willy, c’est un mec super intelligent. Il a une famille super bien construite, avec une femme très bien. Ce sont des gens biens, intelligents, instruits, et en plus, Willy, c’est un mec assez exceptionnel avec un cœur énorme. Je suis fier et très ému que tu me lises ça. Ça ne me surprend pas de ce mec hors du commun !
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CF : Une seconde personne que tu connais bien a aussi voulu te passer un message et te poser une question :
 
« Bruno, je pense que nous nous apprécions mutuellement car nous sommes simples et authentiques tous les deux et nous avons le même amour pour notre Club. On sait que chez nous, il y a une tradition qui consiste à faire le tour du stade avec un Sanglier, je sais que tu as toujours rêvé de le faire avec un chien noir et blanc. Peux-tu nous donner la race de ce chien que tu aimes beaucoup ? »
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BG : Rires. D’abord, ce n’est pas un chien noir et blanc. J’aime beaucoup les chiens c’est vrai. On en a eu plusieurs dans notre vie. En fait, je suis un fan d’un animal qui commence à se faire vieux et j’espère que je vais le garder le plus longtemps possible. C’est un terrier d’Ecosse de l’Ile de Skye, c’est un Skye Terrier.
Pour les novices, en gros c’est comme un Berger Briard mais sans les grandes pattes. Donc c’est assez long, très poilu avec des oreilles très droites, avec un caractère très typé. On n’est jamais le maitre d’un Skye Terrier par contre c’est un chien très attaché à ses maitres, à ce point qu’on peut se promener avec lui sans laisse et qu’il restera à vos pieds en permanence et qui voue un amour total à sa famille.
Tu as deviné ? Non, pas du tout. Indice c’est un certain Gilou. Ah oui ! Je me doutais un peu !
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CF : il paraît que tu as un certain talent à leur trouver des surnoms aux joueurs, tu confirmes ?

BG :  Pas trop en fait. Non, je ne suis pas très prolifique. Le dernier en date, c’est Golden Boy… Ahh, oui ! Quelquefois. Oui !

Mais ce ne sont pas des surnoms que je fais pour durer.

Je pense qu’ils ne vont durer qu’un instant et je ne pensais pas que vous faisiez attention à tout ça.

Alors pourquoi Jérémy Golden Boy ? Parce que c’est vrai que c’est un beau gosse. C’est vrai qu’il a un casque d’or donc ça fait Golden Boy ! Et puis c’est vrai que c’est la classe lui.

C’est un sacré bon joueur Jérémy. Alors oui, c’est vrai, vous savez tout !

CF : pour finir, un message aux supporters, en particuliers à tous ceux qui ont été affectés par ta décision

de passer le « micro » ?

BG : J’en ai un seul qui tient en 5 lettres : merci !

CF : C’est bref, c’est efficace ! Bruno, merci à toi !

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