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Bilal : l'atout technique !

Bilal HAMDI, arrivé au CSSA en novembre 2015 et longtemps blessé, ce milieu offensif franco-algérien, s'est donné les moyens de revenir sur les terrains avec abnégation et ténacité. 
C'est enfin chose faite depuis 2 mois et cela coïncide avec le renouveau de l'équipe. Entretien "cash" avec ce technicien aussi rapide que réservé qui pourrait bien être l'atout surprise de cette fin de saison décisive !

Avril 2017

CSSA FOREVER : Bilal, te souviens–tu comment tu es venu au football ?

BILAL HAMDI : C’est très simple. J'avais 6 ou 7 ans. Je jouais dans la cour d’école et puis un jour, quelqu’un qui passait m’a donné un papier et m’a dit : « Tiens ! Quand tu rentres, tu le donnes à ton papa. » C’est ce que j’ai fait et le mercredi suivant, mon papa m’emmène à un entrainement de foot. C’est comme cela que dans ma ville, à Dammarie les Lys, j’ai commencé le football. C’est grâce à ce Monsieur là que tout a commencé ! Je ne sais pas si mon père m’aurait inscrit au football sinon.

CF : Et à quel moment as-tu su que tu voulais en faire ton métier ?

BH : Au début, c’est beaucoup d’insouciance. J’adorais le football. Je jouais tout le temps. J’étais toujours avec un ballon. Même quand mes parents m’envoyaient chercher le pain, je prenais mon ballon. Je faisais vraiment tout avec le ballon, c’était un truc de malade ! Arrivé en benjamin, là, les clubs se déplaçaient beaucoup et j’ai vu que ce n’était pas normal qu’autant de clubs téléphonent à la maison. A partir de là, je me suis dit, pourquoi pas aller dans un club professionnel pour voir ce qui se passe là-bas ? Finalement, on a préféré attendre jusqu’à l’âge de 13 ans. Il y a eu ce départ à Lens. J’en garde des souvenirs merveilleux.

CF: Tu as des frères et sœurs ?

BH : J’ai 2 petits frères.

Un qui est aux Beaux-Arts à Paris et qui passe un master. L’autre qui est entraineur de foot, il a 19 ans. Il entraine des benjamins dans ma ville à Dammarie les Lys.

CF : Que pensent-ils de ton choix d’être footballeur ?

BH : Ils sont très fiers. On est une famille de footballeurs. Mon père est très passionné. Mon petit frère, il est passionné aussi et il me suit. Mon autre frère un peu moins. Mais c’est de la fierté, oui de la fierté !

CF: Ton père, il a joué au foot ?

BH : Oui. En fait, il a joué en Algérie.

Mon père est né en Algérie et il est venu assez tard en France. Moi-même, je suis né en Algérie.

Je pense que mon père a vécu son rêve à travers moi. Il jouait en amateur en Algérie. C’est un très grand passionné de football. Il regarde tous les matchs. 

CF : Tu as été formé à LIEVIN puis au RC LENS, quel souvenir gardes-tu de ton passage là-bas ?
 
BH : A Liévin, les 6 premiers mois ont été très durs. C’était un déchirement de quitter la famille. J’avais 13 ans.
J’ai donc eu 6 mois difficiles puis 6 mois où j’ai commencé à me dévoiler, surtout aux autres joueurs.
Je suis quelqu’un qui en général n’est pas très ouvert au début car j’accorde très difficilement ma confiance. Mais, une fois que je l’ai accordée, cela va et ça s’est super bien passé sur les 6 derniers mois.
Ensuite, sur la 2ème année, c’est là que vraiment j’ai su que si je travaillais je pouvais faire des choses pas mal !
Centre Régional d’Accueil et de Formation de Liévin
" C’est vraiment là que j’ai su que si je travaillais je pouvais faire des choses pas mal ! "
BH : J’ai passé 2 ans au CRAF de Liévin avec un entraineur qui était monstrueux à l’époque : Joachim MARX.
Il a joué à Lens. C’est quelqu’un de vraiment très charismatique.
C’est lui qui m’a appris ce que c’est le travail et surtout la discipline parce que moi, je viens d’un quartier à Paris où ce n’est pas facile non plus. J’étais souvent dehors. On sait comment ça peut se finir… et lui, il m’a vraiment appris les choses simples de la vie comme arriver à l’heure par exemple. Moi, je ne savais pas ce que c’était !
Etre sérieux dans le travail, respecter les consignes. Ne pas faire les choses à moitié.
C’est vraiment quelqu’un qui a beaucoup compté pour moi.
En ce qui concerne arriver à l’heure, tu nous as donné une leçon tout à l’heure … Rires…
Ensuite, à Lens, je passe en formation, j’ai 15 ans et là, le plus dur commence.
C’est à cette période-là  que vraiment je me suis dit que je voulais être Professionnel !
C’était fini, je ne pouvais plus faire machine arrière. Si j'étais retourné chez moi à la maison, cela aurait été un échec. Je ne pouvais pas et je me devais de réussir parce qu’il n’était absolument pas envisageable de revenir dans mon club d'origine.
Du coup, je passe mes classes avec pas mal de succès, j’étais souvent surclassé.
Après, j’ai réussi à vite intégrer le groupe CFA. Et là, je finis Champion de France en 18 ans avec une génération « talentueuse » car on a eu beaucoup de joueurs qui sont sortis cette année-là.
La consécration a été de signer Professionnel même si pour moi ce n’était pas un aboutissement. Je me disais que maintenant on allait voir si je pouvais passer un cap.
CF : Alors, justement, quel a été ton parcours jusqu’à SEDAN ?

BH : D’abord, je décide de partir à Laval. Je pense que c’est le choix le plus difficile que j’ai eu à faire. J’y fais ma vraie première année en professionnel. Je m’impose et cela se passe bien. Je fais une année complète à LAVAL qui est en Ligue 2 à ce moment-là. Je marque 2 buts et je fais 7 passes décisives. Pour une première année, c’est pas mal. Après arrivent les sollicitations en fin de saison...

BH : Après, je pars à Clermont.

Avec le recul, je pense que ce n’était pas un choix très judicieux de ma part parce que je résilie mon contrat à Laval.

A Clermont, j’ai galéré, surtout la 2ème année avec Corine DIACRE parce qu’elle avait des à priori sur moi et elle ne voulait pas apprendre à me connaître.

Du coup, on s’est un peu fermé, de son côté comme du mien.

Il n’y avait plus de discussion et de toutes façons, elle m’a clairement fait comprendre que je devais partir du club.

BH : Après, il y a ce départ à Brest. Cela fait beaucoup ! Et là, j’en ai un peu marre de bouger, un ras le bol des déménagements et puis j’ai 2 enfants. L’école, ce n’est pas facile pour eux. Ma femme, c’est pareil. Ce n’est pas facile pour elle.
Je vais à BREST parce qu’Oscar EWOLO avec qui j’ai joué à LAVAL croit beaucoup en moi. Quand j’arrive à BREST, je fais 3 matchs et cela se passe super bien avec Alex DUPONT. Et puis après, je me déchire le quadriceps. Là, je commence vraiment à enchainer des blessures à BREST.
Donc, je fais 6 mois et ils décident de ne pas me conserver. Du coup, je me retrouve au chômage. Après cela, je décide vraiment de prendre mon temps parce que j’en avais un peu marre du monde du football, marre de déménager pour mes enfants.
CF : Et alors, SEDAN ?

BH : C'est à ce moment là que plusieurs clubs de National entrent en contact avec moi.

Celui qui me vend le mieux le projet à l’époque, c’est SEDAN. Ce sont Pierre M’BAPPE et Farid FOUZARI qui m’appellent. Ils me font comprendre qu’ils veulent vraiment que je vienne et qu’ils comptent beaucoup sur moi. J’ai pris ma décision et je suis venu ici.

La suite on la connaît. Je me suis encore blessé et cela a été très compliqué pour moi. L’année dernière saison blanche à mon plus grand regret !

En fin de saison, je décide de ne pas partir en vacances et de faire une grosse préparation individuelle avec un préparateur que je connais sur PARIS. A la reprise, je me sens très bien !

J’enchaine les matchs en prépa, cela se passe super bien.

Malheureusement, lors du 1er match du championnat, le mec il me tacle et me défonce la cheville. Et voilà, c’est reparti pour 2 mois et demi de galère encore une fois. Là tu te dis que ce n’est pas possible, que tu as la scoumoune. En plus, quand je reviens de ma blessure à la cheville, peu de gens le savent, mais on va courir et j’avale une guêpe ! Elle me pique la glotte et je vais aux urgences en raison des risques d’asphyxie. Ils me donnent un traitement pour éviter les œdèmes et à cause de cela, je ne peux pas jouer le WE d’après.

Finalement, je ne fais mon retour que contre CHATEAUROUX et on obtient le nul là-bas. Après, je suis revenu contre LYON LA DUCHERE et on gagne. Cela me fait super plaisir en plus avec une passe décisive à la clef.

"Contre LYON LA DUCHERE, on gagne ! Cela me fait super plaisir, en plus avec une passe décisive à la clef !
CF : Tu connaissais déjà le CSSA ?

BH : Oui. J’avais eu une grosse impression quand j’étais venu jouer ici en Ligue 2 avec LAVAL.

On était venu gagner ici l’année de la descente et j’avais vraiment beaucoup aimé l’ambiance de DUGAUGUEZ.

Il y avait entre 10000 et 15000 personnes. C’était la folie. Il y avait même un KOP au 2ème étage !

Il ne faut pas oublier non plus que le CSSA, c’est  un club qui a une histoire et je me rappelle quand j’étais en Ligue 2, cela me faisait kiffer de jouer contre des clubs comme ça.

Un stade comme ça ! Des supporters comme ça ! Un cadre comme ça ! Du coup, quand on m’a dit le souhait de faire remonter le club, cela m’a tout de suite intéressé, même avec mes ambitions personnelles, ce n’est pas de rester en National. J’aimerais bien retrouver le haut niveau, encore plus avec le CSSA car pour moi, c’est un club qui n’a rien à faire en National. Déjà quand il était en Ligue 2, je trouvais qu’il n’avait rien à faire en Ligue 2. Il avait loupé la montée à plusieurs reprises, de peu à chaque fois.

Je me souviens aussi qu’ils étaient remontés avec Nadir (BELHADJ). Je m’en rappelle bien parce que Nadir était venu jouer à BOLAERT et qu'à ce moment-là, j’y étais.

J’ai aussi un très bon ami à moi qui était venu jouer à SEDAN, Kévin BOLI. Il me parlait souvent du club quand il remontait dans le nord parce qu’il habite là-bas.

" Cela me fait kiffer, un stade comme ça ! Des supporters comme ça ! Un cadre comme ça ! "
CF : On va évoquer le renouveau de SEDAN, il y a eu beaucoup de changements, en commençant par le coach mais aussi beaucoup de nouveaux joueurs. Les résultats ont tardé à venir et là on enchaine une série, comment analyses-tu cela et y a-t-il eu un déclic ?

BH : Je pense qu’il fallait laisser du temps au nouveau coach. Ce n’est pas facile d’arriver comme ça dans un groupe. En plus quand il est arrivé, on était 10 seulement sur le terrain à être apte. Donc, en arrivant, il a dû prendre dans la réserve des joueurs qui n’avaient jamais joué à ce niveau-là. Il a dû reconstruire une équipe en recrutant X joueurs. C’était primordial de recruter. Le coach a dû mettre des choses en place et cela a pris du temps. La finalité, c’est que la mayonnaise a pris et qu’on va être dans les temps pour se sauver, enfin je l’espère. Ce n’est pas facile d’arriver comme cela et de tout changer avec en plus des joueurs déjà en place. Il a dû aussi changer notre mentalité à nous, les anciens. Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Au début, c’est vrai, la mayonnaise, elle a été dure à prendre parce que déjà, physiquement, on n’était pas bien. C’était primordial et cela, le coach l’a très vite compris. Dès qu’il a analysé cela, de suite, il nous a mis une grosse préparation physique. Ensuite, on ne va pas se mentir, il y a des nouveaux joueurs qui nous ont apporté. Les recrues ont fait la différence. Sans citer de noms, il y a des individualités qui nous ont beaucoup apporté mais une équipe, c’est un tout. Le coach, il a fait ce qu’il avait à faire, cela a pris et je suis content pour lui car, arriver ici et n’avoir que des défaites, ce n’était pas facile. Il n’en dormait pas.

CF : Tu as été longtemps blessé, tu retrouves la forme. Comment te sens-tu ? As-tu trouvé la solution à tes pépins physiques ?

BH : j’ai eu une pubalgie qui m’a encore écarté des terrains et j'ai décidé de ne pas me faire opérer car sinon la saison aurait été terminée pour moi. Je voulais absolument aider le club ! Je suis allé voir un docteur sur PARIS et j’ai eu une discussion avec le coach. Il m'a dit aussi de ne pas me faire opérer. J'ai fait une infiltration pour finir au moins la fin de saison, pour voir comment cela se passait. Et puis finalement, à force de bosser, la douleur est partie. J'ai fait mon retour dans le groupe et j'ai commencé à rejouer ce qui m'a fait plaisir même si au début, c’était un peu dur. Pour ma pubalgie, c’est chronique mais si je m’hydrate bien, si je ne fais pas d’excès et c’est un vrai travail au quotidien, je n’ai pas mal. C'est vrai que j’ai eu beaucoup de pépins mais les gens ne m’en ont pas voulu. Ils m’ont toujours soutenu et cela m’a aidé à revenir. Quand tu sens que tu es aimé, tu ne réagis pas de la même façon. Je me dis que je leur dois aussi. Pas mal de gens croient en moi. Je n’ai pas le droit de laisser le club tomber comme ça sans tout donner, non ! Je n’ai pas le droit ! Ce n’est pas possible !

" Quand tu te sens aimé, tu ne réagis pas
de la même façon ! "
Je pense aussi que j’avais un petit problème mental. En fait, j’avais peur des blessures. C’est ce qui arrive quand on se blesse souvent. On a toujours un peu peur de la rechute. J’ai fait un travail sur moi-même, avec le coach aussi. Il m’a aidé. On a bien discuté ensemble. Le truc, en fait, c’est qu’il ne faut pas calculer, y aller à fond ! Si cela doit péter, cela pètera. C’est pas grave. Le kiné m’a aussi beaucoup aidé. On n’en parle pas assez des kinés et de ce rôle-là. En fait, il a aussi un rôle de psychologue.Quand tu es blessé et que tu vas en salle de kiné, c’est lui aussi qui te redonne la patate. C’est super important.
CF : Quels sont tes principaux centres d’intérêts en dehors du foot ? Pratiques-tu d’autres sports ? Quels sont tes loisirs ? Tes passions ?

BH : D’abord, j’aime beaucoup jouer avec mes enfants, avec ma fille déjà parce qu’elle est un peu plus grande. J’adore sortir avec elle.

Quel âge tes enfants ?

Ma fille elle a 5 ans, mon fils 2 ans.

 

Je regarde aussi beaucoup de série, particulièrement des Mangas. Je suis un vrai fan de Mangas, comme NARUTO par exemple. Mais j’adore les Mangas de manière générale. Je ne fais pas d’autre sport, je n’ai pas le temps.

La vérité c’est que dès que je ne fais pas du foot, je me consacre à ma famille. 

CF : Revenons au terrain et à tes coéquipiers : quels sont ceux que tu trouves les plus forts et pourquoi ?

BH : Franchement, il y a un joueur qui m’a beaucoup impressionné, je ne le connaissais pas du tout. C’est François BORGNIET ! C’est vraiment un très bon joueur. Je le trouve énorme techniquement.

 

Hakim OMRANI, avec qui j’ai déjà joué, que j’ai quitté pendant 5 ans avant de le retrouver ici, je trouve qu’il a un potentiel incroyable. Il peut jouer plus haut que le National. Il a aussi vécu des épreuves. Il a beaucoup d’expérience, il a joué en Ligue 2.

 

On a vraiment beaucoup de bons joueurs. Joan WAECHTER est très talentueux ! Peut-être qu’on en parle pas assez ?

 

Freddy PLUMAIN, potentiellement parlant, je pèse mes mots, il a le niveau Ligue 1. Après, il est jeune et je pense qu’il faut qu’il commence à prendre conscience des choses. Il est vraiment très fort.

Et puis, je suis aussi impressionné par Axel (MARAVAL) qui nous apporte beaucoup parce qu’il est vraiment souvent décisif. Il nous rapporte beaucoup de points. Sur un match, il nous fait des arrêts pas possibles !

 

Il y a aussi Koro (KONE) que j’ai rencontré en Ligue 2 quand il était à Dijon. C’est un bon joueur aussi.

 

Quelles que soient les équipes en face, on essaie de faire le jeu, et on n’est pas ridicule. Peut-être qu’il nous a manqué un peu de temps parce que nous n’avons pas eu une préparation facile ?  On a repris avec du retard, sans préparateur physique. Valentin n’est arrivé qu’au 1er match de championnat. Une prépa, souvent, cela conditionne une saison. Peut-être, qu’enfin aujourd’hui, on est en train de récolter le travail fourni ?

" Quelles que soient les équipes en face,
on essaie de faire le jeu ! "

CF : Même s’il est évident que l’alchimie d’une équipe ne tient jamais à un seul joueur, il y a des statistiques qui sont là et qui sont un peu amusantes. On va te les livrer et peut-être que tu es le porte-chance de cette équipe. On a regardé le nombre de points que Sedan marquait quand tu étais présent et le nombre de points quand tu ne jouais pas. Évidemment, il y a plein de facteurs. Tu n’es pas le seul facteur même si tu dois y contribuer un peu.

Quand tu n’as pas joué, Sedan a marqué en moyenne 0,4 points par match, ce qui est très peu.

Depuis que tu rejoues, Sedan marque 1,9 points par match, autant dire que tu n’as pas connu beaucoup la défaite en allant sur le terrain !

BH : Je sais que je n’ai pas connu beaucoup la défaite. Le nombre exact de points, je ne savais pas.

Après, ce n’est pas dû à moi, c’est davantage lié au fait que l’équipe elle a pris conscience vraiment de son potentiel. C’est le collectif.

Je trouve qu’on est vraiment bon collectivement aujourd’hui. On s’aide les uns les autres sur le terrain. Je pense que cela se voit et au final, cela paie.

Ce n’est pas parce que je suis revenu que l’équipe elle gagne, non !

Je suis content parce que j’ai dû apporter un peu de fraicheur. J’arrive, je suis tout fou fou, j’ai envie de jouer. J’ai été longtemps blessé, donc j’ai la niaque mais le plus important ce n’est pas moi, c’est Sedan. Ce n’est même pas l’équipe, c’est l’Institution Sedan.

Les Stats de Bilal
CF :  Donc, vous vous êtes relancés, toi d’abord mais aussi et surtout l’équipe puisque vous n’êtes plus qu’à 3 points du 1er non relégable. Alors, quel est l’état d’esprit du groupe et est-ce que vous y croyez vraiment au maintien ?

BH : Il y a un mois et demi, on était à 11 points. Tout le monde nous voyait morts.

« Vous allez descendre … C’est impossible … » Il y a même une personne qui m’a dit que dans l’Ardennais, ils avaient publié une statistique que dans notre situation aucun club ne s’était sauvé.

Alors là, maintenant, on y croit à 200% ! Oui, c’est possible !

On a fait des coups à l’extérieur et moi, je le dis, cela va se jouer jusqu’à la dernière journée.

Ce sont les 4 derniers matchs qui seront déterminants ! On reçoit des concurrents directs.

Déjà, il faut gagner à domicile, être sans pitié. Il faut faire comme les HERBIERS où l'on a asphyxié l’équipe pendant  15, 20 minutes.

On sort de l’enfer. On n’a plus rien à perdre nous !

On refait peur aujourd’hui à nos adversaires qui viennent à DUGAUGUEZ.

Je lance un appel aux supporters car quand on est poussé, que l’on a plus de force à la 85ème, plus de jambe, mais que l’on a le ballon et que les supporters poussent, on trouve des ressources inespérées. On se dit c’est possible, où on va trouver cette force-là ? Quand les gens poussent, on se surpasse !

Peut-être qu’on va marquer un but à la 93ème min de la dernière journée et qu’on va se sauver !

" On sort de l’enfer.
On n’a plus rien à perdre nous ! "
CF : Revenons au foot et à ton jeu. Tu as une technique au-dessus de la moyenne, tu es capable de dribbler, de déborder souvent, d’accélérer ce qui est aussi un de tes points forts.  Est-ce que tu as beaucoup travaillé ou c’étaient des qualités naturelles que tu as avais déjà quand tu as commencé ?

BH : Le paradoxe, c’est que quand j’étais petit, j’étais lent même si j’ai toujours été un peu facile techniquement.

Je ne sais pas pourquoi mais j’étais lent. Alors, oui, j’ai bossé.

Arrivé à Lens, on m’a appris à courir !

Déjà, on m’a fait beaucoup travailler mes appuis. J’ai fait beaucoup de musculation aussi et j’ai gagné en puissance et en accélération. Et au final, j’ai appris à courir.

Techniquement j’ai toujours eu des facilités, mais oui, au-delà j’ai dû bosser.

Même moi, à la base, je ne savais pas que je pouvais aller vite. J’étais vraiment lent, ce n’est pas une chimère.

Je faisais partie des 2 ou 3 plus lents de mon équipe !

Cela a changé petit à petit et pour finir, je suis maintenant dans les joueurs les plus rapides.

 

"Quand j'étais petit, j'étais lent ...
on m'a appris à courir !"
CF: Nico USAÏ est arrivé, avec forcément un message différent de ses prédécesseurs. C’est quoi son message sur le jeu ?

BH :  Ce qui m’a interpelé, c’est que dès qu’il est arrivé, il nous a parlé d’obsession. Il nous a dit, aujourd’hui le maintien, ce n’est pas un objectif. Cela doit être une obsession !

Ensuite, j’ai découvert une autre méthode, différente de ce que j’ai pu connaître. Il a fallu s’adapter aussi mais de manière générale, ce que je peux dire, c’est que j’aime bien sa manière de travailler sur le terrain. Il fait beaucoup de jeux, beaucoup basés sur la technique. 

CF : On va évoquer un autre ancien Lensois : Nadir BELHADJ. Quel est son message de capitaine lui qui a connu les grandes heures de SEDAN ?  

BH : Pour lui, c’est clair, c’est le maintien qui compte à 100%. Il nous fait aussi part de son expérience.

Et puis, Nadir, c’est avant tout un joueur qui nous a fait beaucoup de bien dans le jeu.

C’est un exemple parce qu’à son âge, il a un peps incroyable !

Son message c’est « Les gars, on a une mission et on s’en fout des états d’âmes des uns et des autres. La mission, c’est sauver le club. Après, il y aura des discussions pour chacun d’entre nous. Mais aujourd’hui, on ne se concentre que sur ça. Et on en ressortira tous grandis» Sauver ce club, c’est encore mieux qu’une montée.

" Le maintien .... ce doit être une obsession ! "

CF : Les présidents, après avoir fait leur mea-culpa, ont fait ce qu’ils estimaient devoir faire pour sauver la saison. Quel est leur message aujourd’hui ?

BH : Déjà, ils sont à fond derrière nous. Ils ne nous ont jamais lâchés.

Il faut savoir qu’on a des Présidents qui sont très très passionnés. La vérité c’est que le seul Président que j’ai vu qui était plus passionné, c’était Gervais MARTEL et lui, c’est à son paroxysme.

Quand je vois Gilles DUBOIS, il a une passion pour le club, faut voir : il est en transe quand il nous voit jouer avant les matchs.

Même Marc, il ne nous a jamais descendus. Même si j’aurais tout à fait compris que le Président vienne et nous dise « Vous n’êtes vraiment pas sérieux ?! » et non, toujours des messages positifs « On croit en vous ! Ne vous inquiétez pas ! On va se sauver. On a les qualités pour. »

Moi, je tiens vraiment à les féliciter. Ce sont vraiment des personnes que j’affectionne par rapport à cela. Humainement, ils sont vraiment au top. Et moi je peux vous le dire, des Présidents comme cela, il n’y en a pas partout.

 

CF : 2019 sera une année spéciale pour le CSSA. Où crois-tu que le club sera ?

BH : C’est le centenaire je sais. J’espère vraiment qu’on sera en Ligue 2. Ce qu’a fait STRASBOURG, on va peut-être le faire là. Le minimum, c’est vraiment de remonter en Ligue 2. Ce club n’a rien à faire là. Je serais vraiment fier d’avoir aidé le club à monter.

CF : Si le CSSA se sauve cette saison, en partant d’aussi loin à mi-saison, ce sera un parcours de champion ou en tous cas de 2 ou 3ème. 

BH : Oui, c’est sûr ! De toutes façons, quand on s’appelle SEDAN, tu ne peux pas dire je joue le maintien. Ce n’est pas possible ! Tu ne peux pas te cacher. Donc, l’année prochaine, bien sûr que cela va jouer la montée. C’est normal parce que tu t’appelles SEDAN ! 

CF : Le site CSSA FOREVER : L’as-tu parcouru ? Ton impression ? As-tu des conseils à nous donner ?

BH : Oui, je l’ai parcouru, quand Willy m’avait appelé. J’avais vu l’interview à l’époque de Massamba SAMBOU. J’ai trouvé que c’était bien construit, que les questions elles étaient recherchées. A mon avis, le point fort de ces interviews, c’est d’essayer de connaître le joueur et l’homme au-delà du joueur. Les gens quand ils viennent à DUGAUGUEZ, ils voient le joueur sur le terrain mais ils ne connaissent pas l’homme dans la vie de tous les jours. C’est bien de connaître aussi un peu la personnalité du joueur. C’est bien cela.

CF : Et des points à améliorer ?

BH : Je ne connais pas l’affluence du site. Je ne sais pas si beaucoup de personnes y vont. Peut-être faire un peu plus de pub pour que votre site soit davantage connu. Je pense à LENSOIS.COM. A la base, c’était un site comme vous. Et puis, aujourd’hui, c’est un site plus regardé que le site du club. Gagner en popularité, cela vous ferait du bien parce que les interviews, elles sont recherchées. J’ai vraiment bien aimé.

CF : Pour finir : As-tu un message à passer aux supporters ?

BH : Merci de m’avoir soutenu pendant toutes ces périodes où c’était compliqué !

Continuez à être comme vous êtes.

Venez nombreux au stade parce qu’on aura besoin de vous ! Cela ne se fera pas sans vous...

" Venez nombreux au stade
parce qu’on aura besoin de vous ! "
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