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Margaux : la Belle de l'arène !

Cette ardennaise d'origine, qui toute jeune accompagnait son papa au bord des terrains de football, est avant tout une passionnée du ballon rond et une amoureuse de Sedan. Cette jolie jeune femme a réussi le tour de force de faire de sa passion son métier. Entretien avec Margaux MEURICE, responsable de la communication et attachée de presse du CSSA.

Février 2016

CSSA FOREVER :  Margaux, quels sont tes meilleurs souvenirs de football avant que tu n'intègres le club ?
 
Margaux MEURICE : Mes premiers souvenirs de football, c'est quand mon papa était président de l’AS Prix-les-Mézières. C'est à cette époque là que j'ai commencé à trainer sur les terrains. Pour l’anecdote, j’ai une petite sœur Chloë, et quand on était petites, elle, le dimanche, elle préférait bien s’habiller et manger de la tarte au sucre bien au chaud à la maison alors que moi j’enfilais un jogging et des baskets et je partais au foot avec papa. A l'époque, on a parcouru toute la région, je suivais papa tout le temps, je faisais les voyages en bus avec les joueurs quand on partait en déplacement, je les regardais jouer à la belote, je mangeais des quartiers d'orange dans les vestiaires à la mi-temps... Donc voilà, mes 1ers souvenirs par rapport au football, c'est ça.J'étais un peu la mascotte du club à l'époque, j’étais "la fille du président" haute comme 3 pommes qu’on voyait partout.
Et puis après, mes 1ers souvenirs par rapport au CSSA, c'était quand j'allais à Albeau avec mon père et mon arrière grand-père qui avait été footballeur et qui avait joué à Sedan d’ailleurs étant jeune. Je me rappelle encore marcher dans les allées rouges du stade Emile Albeau. A la mi-temps, c'est moi qui étais chargée d'aller chercher les frites pour Pépère ! Et je me rappelle aussi qu'en tribune nous étions juste en dessous des journalistes, je me retournais souvent pour les regarder. Je me souviens bien de cette période là, j'ai vécu tous les beaux matchs fin des années 90 et puis les finales de coupe de France aussi. Pour celle de 1999 contre Nantes (j’avais à peine 10 ans) j'avais mis du vernis vert et rouge sur mes ongles et je m’étais fait des couettes avec des chouchous aux couleurs du club !
CF :  Tu as dit à plusieurs reprises, que le foot et Sedan c'était avant tout une passion, peux-tu nous expliquer le parcours qui t'a amenée au CSSA ?
 
Margaux : Déjà la passion du football m'a été transmise par mon père. Ensuite, la passion du CSSA m’est venue parce que je suis ardennaise, donc forcément je supporte Sedan.
Après, je ne me suis jamais fait une lubie depuis le départ en me disant "Un jour je travaillerai dans le football", non, ce n'est pas parti comme ça. Déjà, je me suis cherchée un petit moment. Quand j'ai passé mon BAC, je ne savais pas vers quoi me destiner. En fait, dans le doute, j'ai fait un double cursus : une licence de droit et de langues, que j’ai obtenue. Mais très vite, je me suis rendue compte que ce n’était pas ce que je voulais faire.
Donc, j'ai intégré une licence de communication par équivalence.
Cette fois j'ai commencé à me dire "Là, j'ai trouvé ma voie" et après j'ai enchainé sur un Master en Management spécialité communication sur Paris, que j’ai fait en alternance au CSSA grâce au Président Pascal Urano que mon père connaissait et qui m’a permis de rentrer au club.
 
Je suis arrivée quand on jouait encore la montée avec Laurent Guyot, à l'été 2011.
On venait de louper une montée avec Landry (Chauvin) et il venait de partir.
On termine encore 4ème et après c'est l'année noire.

Ligue 2 2010-2011

Ligue 2 2011-2012

CF :  Quels sont tes meilleurs souvenirs, justement, de l'époque URANO ?
 
Margaux : Mon meilleur souvenir ? J’en ai plusieurs, je vais plutôt parler d'anecdote, c'est quand on avait battu Nantes 2 fois de suite en 3 semaines de temps. C'est suite à ces matches là que j'ai commencé à sympathiser avec Sylvain WILTORD qui jouait à Nantes à l’époque. En fait on les a battus une 1ère fois en championnat (2-0) et ils sont revenus 3 semaines après en Coupe de la Ligue. Quand je l'ai vu revenir et je lui ai dit "cela ne t'a pas servi de leçon, tu reviens?" On a rigolé et du coup, à la fin du match je lui dit "Cette fois t'as compris : à chaque fois tu prends 2-0 ! Arrête quoi ! " Voilà, on avait rigolé avec ça et depuis on a gardé contact.
CF :  Comment as-tu vécu la période du dépôt de bilan ?
 
Margaux : C'était compliqué… De par mes attributions, en bossant à la com du club, ce n'était pas simple parce que le club ne souhaitait pas communiquer sur le contexte et d’un autre côté les supporters avaient besoin d’être rassurés et je ressentais leur mal être. Alors personnellement, je l'ai mal vécue cette période.Et puis ça me peinait aussi d’imaginer que le club pouvait disparaître avec tout ce qu’il représente pour le département, pour les ardennais, pour le football.
Sans parler du contexte en interne, quand tu sais que tes collègues salariés autour de toi vont perdre leurs postes... C’est triste.
Donc c'était difficile surtout sur la fin, quand on sentait qu'il n'y avait plus d’échappatoire possible…
" Je suis toujours entre 2 chaises : d'un coté je me mets au service
de mon club parce qu'il faut
que je fasse sa communication et,
en même temps, je comprends
le besoin des supporters qu'on
leur explique les choses.
Mais on ne peut pas tout dire. "
" Tu ne sais pas quoi faire à part refouler les médias qui veulent faire du misérabilisme et qui veulent filmer le CSSA qui dépose le bilan... "
Margaux : Et puis quand tu vois aussi tous les joueurs pros qui partent, des supers mecs en plus comme LE BIHAN, COURT PERRRAUD, POGBA, SLITI, MAKHEDJOUF et tous les autres, c'était des supers gars humainement, cela nous a peiné de les voir partir.Il y avait les jeunes du centre de formation, aussi. Il faut se rappeler que cette année là on va en finale de la Gambardella, donc le centre regorgeait de talents. Un centre de formation, ça donne des résultats sur le long terme et cette année là c’était le travail de 10 ans qui commençait à payer. Cela faisait déjà 4 ou 5 saisons qu'on faisait de bons parcours, on arrivait en quart ou en demi. Enfin en 2011, on va au stade de France, on accède à une finale de Gambardella, avec des gamins qui ont une super mentalité, il y avait un vrai groupe, et finalement avec le dépôt de bilan tu vois tous les jeunes partir à Auxerre, à Evian, à Reims... Idem pour les staffs techniques, qui ont du rebondir ailleurs, j’ai une pensée particulière pour Christophe Point qui était directeur du centre à l’époque.
" Sonhy SEFIL, il a signé pro, on dira
qu'il a été formé à Auxerre. "
CF :  Une renaissance, cela fait du bien ?
 
Margaux : Ah oui ! C’est comme un Phoenix qui renaît de ses cendres, ça fait du bien et sur tous les aspects ! Du côté des supporters, ils ont retrouvé une vraie dynamique, en plus on a réussi à faire 2 remontées fantastiques donc, avec les victoires, il y a eu des supers ambiances. En interne, on est reparti avec une petite équipe (3 salariés au tout début), mais on se sent d'autant plus soudés. Avec mon collègue Christophe (responsable billetterie/boutique et régisseur) qui a connu l’ancienne présidence, on se dit qu'on est les 2 "survivors", les 2 rescapés en quelque sorte. Avec du recul, on est fiers d'avoir traversé tout cela. C'est aussi un capital pour nous car on a vécu des choses qui peut-être nous serviront quand Sedan aura retrouvé le milieu pro, on dira que nous on était là à la genèse du projet. On a tout vécu, l’avant, la chute et la renaissance.
" On revient de nul part.
On est fier d'avoir traversé tout ça !"
CF :  Il y a eu un moment de tergiversations, à quel moment tu as senti que c'était concret et que cela allait se faire avec les DUBOIS, après l'épisode COTTRET ?
 
Margaux : Au début, les DUBOIS avaient pris contact avec Pascal URANO pour reprendre le club sans aller jusqu'au dépôt de bilan. Après, pour des raisons qui leur appartiennent cela ne s’est pas fait et ils ont repris le club après la procédure du dépôt de bilan, à l’été 2013. Moi, mon contrat d'alternance se terminait fin août 2013. J’avais posé mes congés sur les dernières semaines de mon contrat donc c’est dans tout ce flou artistique pour le club que je suis partie en vacances. Je me rappelle d’ailleurs avoir tweeté depuis les plages du Mexique lorsque le CSSA a été officiellement repris par les DUBOIS ! Quand je suis revenue, le recrutement avait été fait. 40 joueurs étaient passés à l’essai en 2 semaines pour remonter une équipe de toute urgence. A la base, je ne faisais pas partie de l'organigramme. Je n'étais officiellement plus au club, par contre, par amour du club et par respect des supporters, je me suis dit qu’il fallait absolument communiquer sur ce que le club vivait. Tout le monde avait eu la "trouille" que le club disparaisse, les ardennais venaient d’apprendre que le CSSA allait repartir, certes d'en bas, mais repartir quand même ; alors j'ai senti qu'il y avait un truc à faire, qu’il fallait s'appuyer sur ce qu'on était entrain de vivre pour recréer une dynamique, re-fédérer les gens autour du club. C’est comme ça que j’ai proposé aux frères DUBOIS, de gérer bénévolement les réseaux sociaux du club, juste par respect du club et par amour des supporters. Je l'ai fait comme ça pendant quelques mois. Je faisais des petites photos des entraînements, je faisais les lives des matchs.etc...
Et au final, après que les frères Dubois aient fait l'état des lieux du club et de leurs besoins humains pour cette nouvelle aventure, ils ont identifié dans leur projet un besoin en communication et ils ont pensé à moi. Donc j’ai finalement bien fait de donner de mon temps pour le club à ce moment là, car même si ce n'était pas une démarche intéressée (j'insiste là dessus parce qu'on pourrait le penser) au final ça m’a permis de retrouver un poste au club.
" On ne peut pas ne pas faire de communication dans ce moment là. "
" Je l'ai fait juste par amour du club
et par respect des supporters."
CF : Par rapport à l'aspect sportif cette fois, il y a eu des changements au niveau des entraineurs, d'abord, comment as-tu vécu l'éviction de Farid FOUZARI ?
 
Margaux : Vous savez moi, les joueurs et les entraîneurs, je les côtoie quotidiennement. Je connais leurs femmes, je vois leurs enfants on discute entre nous, donc on a des liens qui se créent, c’est normal. En plus, Farid, pour la petite histoire, je le connaissais déjà en dehors, c'est un ami de mes parents, il me connaît depuis que je suis toute petite. Farid au CSSA c’est une belle histoire : déjà c'était la touche ardennaise, avec tout ce qu'il représente pour le club. Il a été joueur, il a été adjoint pendant des années, et puis il est passé coach principal de l'équipe première, c’est un joli symbole ! Et en 2 ans et demi, il a fait un super boulot, ça restera dans l’histoire du club. Après, quand on travaille dans le foot et quand on travaille à la com surtout, il faut arriver à se détacher de ce côté humain. Le boulot c’est le boulot. Je respecte le choix de la direction et ce ne sont pas des choix qui m'incombent. Et puis, quand il y a quelqu'un qui s'en va, il y a quelqu'un qui arrive ! Je ne dis pas que l'arrivée de Roger LEMERRE fait qu'on ne pense plus à Farid, mais il a fallu vite s’adapter au changement et apprendre à travailler avec le nouvel entraîneur.
 
" Je trouve qu'il faut saluer ce que Farid FOUZARI a fait. C'était super ! Je pense que c'était la bonne personne au bon poste"
CF :  Sportivement, ce n'était pas catastrophique ...
 
Margaux : Non, sportivement, c'était honorable d'être dans le milieu de tableau quand on vient de remonter.
 
CF : La plupart des supporters pensaient qu'il irait jusqu'à la fin de la saison, et que si on ne montait pas, il serait changé à ce moment là.
 
Margaux : Oui, sous mon étiquette de supportrice je pensais la même chose. Après, ce sont les choix des Présidents et je les respecte.
CF : Il y a aussi de la stratégie, du marketing, aussi peut-être vis-à-vis de l'arrivée du prince Fahad, d'avoir un nom, cela peut s'imaginer en tous cas ... Et donc, l'arrivée de Roger LEMERRE, comment l'as-tu vécue ?
 
C'était particulier. J'avais eu l'info un peu avant. Il est arrivé un mercredi soir et pour l’anecdote je devais partir en week-end ce soir là… Alors cela s'est plutôt mal goupillé parce que quand tu es attachée de presse et que ton départ en congés coïncide avec la nomination de Roger LEMERRE en tant qu’entraineur de ton club... C’est pas évident !
Pour l'anecdote, je devais partir à 15h de Bazeilles et au final je suis partie à 18h30 ! J'appelais ma mère pour lui dire "Maman, je suis sur la route" et je suis arrivée à minuit…Quand Roger LEMERRE est arrivé au bureau pour signer officiellement avec les présidents, j'en ai profité pour faire la photo que j'ai publiée après sur les réseaux sociaux. Il y avait déjà des médias qui étaient là, d’ailleurs je l'ai vu décliner ses premières interviews devant moi au bureau, il ne voulait pas s’exprimer donc il repoussait gentiment les journalistes. C'était marrant, je l'observais de loin entrain de botter en touche sur les demandes d'interviews.
J'ai eu un contact très bref ce jour-là avec lui, juste le temps de faire la photo. Le président m’a présentée et après, j’ai expliqué au coach que je partais en week-end et qu’on se verrait à mon retour pour une réunion de briefing.
En tout cas mon week-end « de congés » a été plus qu’agité au final, mon téléphone n’a pas arrêté de sonner !
" Il a des rapports avec la presse un peu particuliers."
CF : Autre point fort depuis l'arrivée des frères Dubois, c'est l'arrivée du Prince Fahad. Cela s'est fait sur un laps de temps assez long. Comment as-tu vécue cette période ?
 
Margaux : On est quand même un peu "marqués" par ce qu'on a vécu avant.
En 2013, sur plusieurs projets de reprises, on a entretenu des espoirs qui au final ont été vains. On cicatrise à peine de ça.Alors, du coup, au début, absolument sans décrier les frères DUBOIS car on leur fait confiance, on s’est dit « on verra ». C’était sûrement une réaction de prudence pour se protéger.Et puis quand les présidents nous ont expliqué le projet dans les détails, c'est un montage économique qui est inédit dans le football, qui est compliqué à appréhender, même pour une personne du milieu, on a compris que c’était une sacrée machinerie quand même et que cela ne se ferait pas du jour au lendemain.On a déjà des certitudes, certaines choses sont signées, mais encore aujourd'hui, le projet continue à avancer. Et c'est cela qui crée de l'incompréhension chez certains supporters. Ils attendent qu'il y ait des millions sur le compte en banque, demain, comme il y a eu au PSG. Mais, ce ne sera pas le cas, et ce n'est pas le but du projet.
" On sait depuis le départ que le projet ne se fera pas du jour au lendemain."
CF :  Depuis 2 ans et 1/2, depuis la reprise, quel est ton meilleur moment ?
 
Margaux : Si on énumère les victoires, cela va être long !
J'en dirais plusieurs... D'abord, c'est le 1er match à Dugauguez, Sedan contre la réserve de Reims. Je découvre la tribune avec 2500 personnes, soleil en pleine bille, et je me dis "wouah, ils sont là !". J'avais d’ailleurs posté un message sur Twitter qui avait été repris dans l’émission « Stade 2 » à l’époque puisqu’Alain Vernon était venu faire un reportage sur la renaissance du club.
L’autre souvenir c’était le match retour contre Reims B, à Delaune cette fois, où on officialise la montée chez eux. Mais c'était particulier quand même car il n'y a pas eu de communion le temps de faire les calculs des meilleurs 2e…
Par contre, le jour de la montée en National, à Roye, là c'était quelque-chose ! J'en avais "les poils" moi ! Des fois c'est frustrant, j'aimerais danser, chanter et sauter avec tout le monde mais je ne peux pas, je filme ! Il faut bien que je poste les vidéos sur la page Facebook... Les supporters les adorent ! Ce jour là, vraiment c'est émouvant. Je me rappelle de Gilles Dubois, à la mi-temps, qui s'exprime sur Ardennes TV, les larmes aux yeux, la voix qui tremble... On a vécu un tournant de l’histoire du club ce jour là c’était fort !
" La montée en National, à Roye, j'en avais les poils"
CF : Maintenant que tu es donc responsable de la communication, quelles sont tes relations avec les joueurs ?
 
Margaux : D'abord je suis jeune, j'ai leur âge, ensuite, je suis une fille, donc il faut que je trouve ma place.
Je me rappelle d'un conseil, ou plutôt « une reprise de volée », quand je suis arrivée, j'ai commencé à faire la bise à des joueurs, et à l'époque monsieur URANO m'a engueulée et m’as dit "Pas de bises, tu serres les mains !". Aujourd'hui, avec du recul je le remercie ! Faisant partie du staff, ma relation avec les joueurs, elle est simple. Je leur serre la main, c'est une distance physique qui peut matérialiser, non pas une hiérarchie, mais un peu une barrière. Et en même temps, je suis proche d'eux. Ils peuvent me demander des conseils ou des services, j’essaye toujours de leur donner un coup de main, ils savent qu’ils peuvent compter sur moi. On discute souvent ensemble aussi, on rigole, on se chambre. Mais en tout cas c’est toujours avec respect !
CF : Un peu comme une grande soeur ?
 
Oui, voilà, c'est un peu ça. S'ils ont besoin d'un conseil, ils savent très bien qu'ils peuvent m'appeler. Après si parfois il faut "gueuler", je "gueule". Quand il y en a un qui fait quelque-chose qui ne me plait pas, je lui dis. Mais au final les relations sont saines entre nous et ça me sert dans mon rôle d'attachée de presse, s'il y a un désistement d'un joueur qui était programmé sur un évènement par exemple, le fait de bien m’entendre avec eux me permet d’obtenir qu’un autre joueur vienne au pied levé. Heureusement que je m'entends bien avec eux. Ils me rendent des services aussi, c’est donnant-donnant.
" Je leur serre la main. C'est une distance physique qui peut matérialiser, non pas
une hiérarchie, mais
un peu une barrière. "
CF :  On va désormais évoquer le futur du club. A l'heure où l'on parle, Sedan est en position de relégable, il reste 13 matches, rien n'est perdu, comment tu analyses la situation ?
 
Margaux : Jouer le maintien, ce n'est pas du tout un constat d'échec pour un club qui a vécu 2 montées consécutives ! En voyant ce qui se passe, de par ma position dans les coulisses, je me dis que c'est bien aussi une année de transition.
Quand le sportif évolue trop vite, il faut que cela suive derrière. Donc, c'est bien de jouer le maintien.
Après, oui, effectivement, pour l'instant on est relégables, mais le championnat est tellement serré. Moi, j'ai confiance, sans être une grande tacticienne même si je m'y connais quand même en football, je pense qu'on a des mecs qui individuellement sont talentueux.
Il manque encore surement un peu de collectif, que l'équipe se soude encore un peu plus, pour se dire "allez les gars, on va tous ensemble aller chercher le maintien".
En tout cas moi j’y crois.
CF :  Ton pronostic pour la fin de saison ?
 
Margaux : On va l'accrocher le maintien ! Après une place précise, je ne sais pas. En tout cas cela peut être excitant aussi de jouer le maintien dans les dernières journées. Seulement si ça se termine bien ! Je vois bien le petit tweet du but à la 89ème, pour la dernière journée de championnat qui fait que tu arraches le maintien…D’ailleurs ça me fait penser, j'ai mis sur le site officiel l'interview d'Amine OUDRHIRI la semaine dernière et à la question « quel est ton plus beau souvenir de football » il nous parle du match avec le Red Star où il se maintient in extrémis à la dernière journée. En lisant sa réponse, j'ai été me renseigner et j'ai lu quelques articles, et bien ça devait être génial à vivre, ils parlent d'une communion extraordinaire avec les supporters ce soir là.Alors en effet, je préférerais qu'on se maintienne le plus vite possible bien sûre, j'ai pas envie d'être stressée comme ça jusqu’à la dernière journée, mais je dis simplement que ça peut aussi être beau jouer le maintien.Regardez Nîmes aussi, ils sont partis avec un compteur négatif de 8 pts, ils sont entrain de faire une remontée d'enfer, c'est super beau je trouve ! Et ils jouent le maintien. Maoulida, poste des photos du vestiaire et de ses coéquipiers toutes les semaines, les joueurs vivent ça comme un super challenge ça a l’air d’être une belle aventure !
 
CF :Tu te risques sur une place, quand même ?
 
Margaux : Oh, allez, on va dire 12ème !
 
" Ce sont tous de bons joueurs. Il manque encore surement
un peu de collectif "
CF : L'investissement du Prince FAHAD dans le club, est un signe fort pour pérenniser le club, mais quelles sont les conditions pour que cet engagement perdure ? Est-ce lié à des résultats sportifs par exemple ?
 
Margaux : L'explication de la pérennité du projet, elle se trouve dans la description du projet en lui même.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le Prince ne vient pas à Sedan que pour le football. En fait, à la base, les contacts qu'ont les présidents avec le Prince, sont des contacts sur des projets économiques sur plein de secteurs d'activités différents.
D'abord, la locomotive, c'est donc les projets économiques.
Les aspects footballistiques du projet se sont agrégés autour de cette base. Ce qui fait que l'investissement du Prince sera pérennisé dans le temps, c'est justement le fait qu'il ne vienne pas uniquement pour le football.
CF : C'est la réussite des autres affaires ?
 
Margaux : Oui, exactement, parce que celui qui ne vient que pour le football, comme MAMADOV à Lens par exemple, si du jour au lendemain il a envie de claquer le portefeuille et de retirer ses billes, il peut le faire sans rien devoir à personne.
Alors que là, imaginons que les projets aboutissent dans le bon sens, le Prince sera d’abord à Sedan parce qu'il aura une coopération économique avec les Frères DUBOIS et il aura donc un réel intérêt à rester sur le long terme.
" Ce qui fait que l'investissement du Prince sera pérennisé dans le temps, c'est justement qu'il ne vient pas que pour le football. "
CF : C'est là où il y a un amalgame de fait, des gens imaginent qu'il y a de l'argent qui coule à flot, que demain, on achète MESSI...
 
Margaux : Les gens ont du mal à comprendre qu'avant qu'il y ait un investissement financier du Prince dans le club, il faut qu'il ait des assurances sur le bon déroulé des autres projets.
Il a besoin d'avoir des certitudes sur des projets économiques c’est normal.
CF :  Revenons à ton job, en quoi il consiste exactement au quotidien ?
 
Margaux : Je suis responsable de la communication, des médias et de l'événementiel. D'une manière générale, je gère l'image du club, localement et nationalement.
La partie communication, c'est la gestion du site internet maintenant qu'il est en ligne. Cela faisait des mois que je travaillais sur sa création. Je vais maintenant gérer les prochaines évolutions du site. Et au quotidien je m’occupe de la production de contenus, la rédaction des articles, les mises à jour des infos, des photos, j'ai la main mise sur tout le site pour pouvoir l’actualiser tous les jours.
Il y a aussi la gestion des réseaux sociaux. On en a 3 pour l'instant : Facebook, Twitter et Instagram. On en aura d'autres par la suite.
Pour la partie des médias, c’est mon rôle d’attachée de presse, je gère toutes les interviews, avec les présidents, avec les joueurs, avec le coach. Les médias me sollicitent, je prends note des demandes, je consulte de l'autre coté les personnes concernées, et après je planifie les rendez-vous.Enfin, la partie de l'événementiel, là, ça regroupe les différents événements extérieurs qui nécessitent la présence de nos joueurs : des inaugurations, des séances de dédicaces, des opérations caritatives, etc...
Et l'événementiel c’est aussi les différentes animations les jours de match : les ramasseurs de balles, les animations mi-temps, les escort-kids, les coups d’envois fictifs, les opérations de soutiens aux associations, etc... Du coup, je m’occupe aussi de préparer les fiches de Bruno, le speaker, pour lui expliquer le déroulement de chaque soirée.
Parfois, les soirs de match c'est tendu, je cours partout !
Quand on a des "escort kids" comme sur le match de Coupe contre Bastia, les enfants arrivent à 19h. Il faut que tu ailles les accueillir, que tu les fasses se changer. En même temps tu as untel qui vient donner le coup d'envoi. Tu l'accueilles. Son invité, il doit monter, tu l’accompagnes. Ensuite tu redescends au bord du terrain, tu distribues des badges. Après tu as la presse. Ils te demandent la feuille de match. "Oui, oui, bougez pas, j'arrive !". Tu as les ramasseurs de balles qui sont arrivés. Je dois aller faire le briefing. En même temps, ils faut que je lance les live sur les réseaux sociaux que je fasse les photos, que je mette la compo... Sans parler des demandes diverses qui arrivent toutes les 2min. Il y a des fois, c'est tendu, mais, je ne m'ennuie pas au moins !
"Il y a des fois, c'est tendu, mais, je ne m'ennuie pas !"
CF : Tu as plusieurs autres activités et en particulier " What's up les Ardennes ? ". Comment fais-tu pour mener tout cela de front ?
 
Margaux : J'avais, je n'ai plus...
La ligne éditoriale du média a changé, il n’y a plus d’émission sur Ardennes TV.
C’est dommage parce que ça me plaisait beaucoup, en tout cas j’en garde un très bon souvenir, c'était une bonne expérience et je me sentais à l'aise dans cet exercice. Cela me plairait bien de retrouver des projets dans l'audio-visuel, j’espère pour bientôt !
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