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Avec Claude : suivez le guide !

Passionné de sport, amoureux du CSSA depuis plus d'un demi-siècle, cet enthousiaste retraité de l'URSSAF de presque 68 ans, n'est pas seulement la mémoire vivante du foot sedanais.
Claude LAMBERT, la passion plus que jamais chevillée au corps, est aussi plein de projets pour l'avenir. Rencontre avec l'auteur d'Ardents Ardennais qui pourrait bien nous réserver quelques belles surprises !

Avril 2016

CSSA Forever : Claude, quel est ton plus ancien souvenir de foot et comment as-tu attrapé le virus de SEDAN ?
 
Claude Lambert : Je n'ai jamais eu de licence, mais je me souviens avoir joué dans la rue comme tous les enfants et mon meilleur souvenir, c'est mon premier match au stade à Sedan. J'avais 10 ans en 1958, c'était un match SEDAN - LENS. J'y étais allé avec mon frère aîné et mes parents. Ce qui m'a vraiment frappé, ce sont les maillots en satin ! C'étaient des maillots rouges, il y a eu comme un déclic. J'ai coutume de dire que depuis ce temps-là, il y a du sang Vert et Rouge qui coule dans mes veines.
Pour X ou Y raisons, comme le service militaire par exemple ou de par la profession de mes parents qui étaient enseignants et qui n'étaient pas toujours disponibles, j'ai loupé des matchs, mais n'empêche que, pour rien au monde je ne raterais de matchs aujourd'hui. Encore plus maintenant dans la mesure où je demeure passionné par le club, le passé, le présent, mais aussi l'avenir parce qu'il ne faut pas toujours vivre avec le passé. Certains me collent un peu cette étiquette de passéiste, je n'y tiens absolument pas, bien que le passé explique le présent et ne peut qu'encourager un futur pour qu'il retrouve des couleurs plus chatoyantes.
" Il y a du sang Vert
et Rouge qui coule dans mes veines ! "
CF : Quand as-tu commencé à « collectionner » car tu as aussi cette réputation-là ?
 
CL : Déjà, j'ai 30 000 journaux ! Ce n'est pas un chiffre que j'ai inventé. Pour répondre à la question, collectionner, c'est depuis les années 70. J'ai eu la chance de trouver des journaux, mais aussi, j'ai investi sur mes comptes privés. Mon épouse ne sait pas tout et je continue...
J'ai fait beaucoup de brocantes, et avec EBAY ou DELCAMPE, je trouve des choses et mon souhait le plus cher, avant de disparaitre, c'est de faire un musée.
Je le dis modestement, mais ce que je possède, personne ne l'a car cela remonte ... J'ai l'histoire des clubs sedanais depuis 1890. Le club actuel est né en 1919 et on voudrait bien fêter dignement ses 100 ans !
Pour être collectionneur, il faut avoir de l'espace. C'était dans mon sous-sol. Mais j'ai dû déménager, parce qu'à un moment, on n'arrivait même plus à rentrer la voiture, carrément ! Alors, j'ai un endroit que je ne souhaite pas divulguer. C'est un bâtiment où tout est entreposé mais pour l'instant ce n'est qu'un local où je me rends quand on me pose des questions pour aller vérifier etc... Ce n'est malheureusement pas un endroit où l'on pourrait faire un musée car il faut respecter certaines directives.
On ne fait pas un musée comme on veut. On en reparlera du musée parce que cela me tient à cœur et je voudrais apporter des précisions.
" Je le dis modestement, mais ce que je possède, personne ne l'a
car cela remonte ... J'ai l'histoire du club depuis 1919. "
CF : Quels sont tes meilleurs souvenirs pour commencer et comme j'imagine qu'il y en a eu des moins sympas, on fera la contrepartie, les pires ?
 
CL : Le meilleur, la remontée en Ligue 1. Le match SEDAN-  SAINT- ETIENNE. A l'époque, je n'ai pas voulu aller dans la tribune de presse. D'habitude j'y suis parce que je suis correspondant du journal l'Ardennais depuis 49 ans et j'étais avant correspondant de différents journaux nationaux, l'Equipe, France Football, etc. Bref, j'avais tenu à me rendre au cœur des supporters comme lors de la finale 1999 contre NANTES. Francis ROUMY, qui faisait partie de l'équipe dirigeante à l'époque, m'avait invité à aller avec les VIP mais j'ai refusé et je suis allé avec les supporters. Pour la petite histoire, ce doit être le seul match où mon épouse m'a suivi car le foot cela ne l'intéresse pas, mais là, elle était venue avec ma famille. Nous étions grimés de Vert et Rouge. Nous sommes revenus avec une grande tristesse puisque nous avions été battus notamment par un arbitre, nous avons été fortement déçus.
Pour revenir à cette montée en L1, je n'aurais jamais cru de ma vie qu'on la retrouverait puisqu'on avait connu pendant longtemps la D3 comme on disait. Depuis, j'ai appris un tas de choses sur ce match, notamment que la veille, les joueurs de SAINT-ETIENNE étaient allés faire "bombance" à REIMS, en particulier dans les caves... Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'ils en prennent trois dans la musette ce jour-là. C'est cela mon meilleur souvenir.
CF : Le pire souvenir ?
 
CL : Le pire, c'est plus récemment, la chute du club évidemment.
Mais, étant gamin, c'était déjà en mai 1965, la finale de la coupe de France, SEDAN - RENNES, au Parc des Princes. J'y étais avec mon frère, on était derrière un but et SEDAN avait mené 2-0, avec un but de Jaques MARIE, une reprise de volée extraordinaire et après c'est André PERRIN qui avait marqué.
Malheureusement, Pierre TORDO a encaissé un but juste avant la mi-temps. Il en veut toujours à Roger LEMERRE. On l'a d'ailleurs évoqué encore lundi, c'est pas vieux, il y a 3 jours, puisque j'étais à MONTVILLER où il y avait un rassemblement des goals et ils avaient invité et Roger et Pierre TORDO et donc on en a reparlé.
Le match s'est terminé sur le score de 2 à 2 et alors qu'on pouvait entrevoir la victoire, à quelques secondes, je dis bien secondes de la fin du match, l'arbitre à l'époque, qui s'appelait M. KITADJIAN. Ce n'était pas M. GARIBIAN, mais il était aussi de consonance arménienne, a omis de siffler un penalty consécutif à  une faute sur Yves HERBET.
Louis DUGAUGUEZ m'a toujours raconté qu'il avait pesté à l'époque et que l'arbitre lui avait dit "Monsieur, on ne siffle pas un penalty à 30 secondes de la fin d'un match !"
Il a fallu que le match soit rejoué. Il l'a été le jeudi d'après, c'était le jeudi de l'Ascension. Je n'étais pas libre et n'y suis pas allé. Là, on a perdu 3-1, il y avait de la fatigue si bien que les Rennais l'ont emporté. Le même arbitre nous a accordé un penalty compensateur alors qu'il n'y avait absolument pas penalty, mais c'était lors du premier match qu'il aurait fallu nous l'attribuer. Cela n'a pas été le cas. Là, étant gamin, cela m'avait quand même déçu de ne pas revenir avec la coupe. Depuis, j'ai fait les autres finales, 1999 NANTES et après 2005 AUXERRE. Trois défaites d'affilée ! C'est bon comme cela, j'ai assez donné.
J'attends la prochaine, on la gagnera.
" Monsieur, on ne siffle pas un penalty à 30 secondes de la fin d'un match ! "
SdF 2005 finale contre Auxerre
CF :  Quels sont les joueurs qui, pour toi, ont le plus marqué l’histoire du club et pourquoi ?
 
CL : Pour moi, le plus grand joueur, de toutes façons je n'en démordrai jamais, c'est un étranger, c'est Ivica OSIM. C'était un Yougoslave. Après, il a été entraineur de l'équipe du Japon. Il y a quelques années, malheureusement, il a eu un grand problème cardiaque. Il a plus de 70 ans et il ne fait plus rien dans le football.
C'était un virtuose !
Peu de temps avant d'arriver à Sedan, il avait été sélectionné dans l'Equipe du Reste du Monde. Il y avait les meilleurs et lui, il était à l'étage juste en-dessous. C'était un gars qui était venu de Strasbourg à Sedan pour des pécatilles et après il est allé à VALENCIENNES où il n'a guère gagné plus.
 
Quand il est parti, ce n'est pas une anecdote, c'est une réalité, il a pleuré en quittant Sedan tellement il tenait à ce club-là.
C'était un joueur formidable !
" Ivica OSIM, c'était un virtuose, un joueur formidable ! "
CF :  Il tenait quel poste ?
 
CL : maintenant, cela n'existe plus. A l'époque, on aurait dit un numéro 10.
C'est un gars qui avait une sacrée technique, il semblait marcher !
Il était impossible de lui prendre le ballon. Les joueurs qui évoluaient avec lui me racontaient, encore dernièrement, que ce n'était pas évident de jouer à ses côtés parce qu'il était imprévisible.
A l'époque, il a joué avec un autre grand joueur qui s'appelait Mustapha DAHLEB.
Ces deux là, déjà, sortaient du lot et il y en a eu plein d'autres. Je pourrais en citer beaucoup.
Il y a eu le brésilien FAUSTINO, il y a eu Marcel MOUCHEL qu'on a appelé le DI STEPHANO français.
Un garçon comme Olivier QUINT, c'était aussi un très grand joueur pour moi. Il n'y a pas que les années 60. Il y en a eu à toutes les époques, et moi je dis que même quand on était en division 3, où une fois il y avait sept Ardennais dans l'équipe, COMPERE, TRASSART, JACQUIER, ZANELLI, etc... Des garçons qui avaient énormément de mérite parce qu'ils travaillaient par ailleurs. C'était la 2ième fournée si je puis dire, de footballeurs ouvriers. Tous ces joueurs-là ont autant de mérite que des professionnels, si ce n'est plus... Et ils ne gagnaient pas grand chose. A l'époque, l'argent n'était pas roi. Cela n'a plus rien à voir maintenant.
CF : Même question, au niveau des entraineurs ?
 
CL : C'est évident ! C'est évident que c'est Louis DUGAUGUEZ !
C'est un homme que j'ai côtoyé. Il avait le club dans le cœur. Il faut savoir qu'à un moment, il a été demandé par NANCY et ça s'est joué à pas grand chose, il pouvait partir. Il est resté. C'est certain qu'il avait un poste rémunérateur aux Draperies Sedanaises mais Maurice LAURANT lui avait dit, "si vous voulez partir, allez y !". Il ne faut pas oublier non plus qu'il a été sélectionneur national. C'est un Monsieur à qui on a fait confiance. Il n'est pas resté longtemps parce que malheureusement il est tombé sur une génération de joueurs qui n'acceptaient pas le fait qu'il venait d'un petit club, en l'occurence SEDAN. Et il a continué d'être à SEDAN, tout en étant sélectionneur national. Il y avait Gaétan CHRETIEN qui l'épaulait, mais n'empêche. Et donc, il a arrêté sa fonction d'entraineur au bout de sept matchs et malheureusement il ne s'en est jamais remis de cet échec là, qu'il n'a pas vu venir. C'est son frère Claude, avec qui j'étais ami, qui me disait que c'était sa 1ère mort et la 2ème est intervenue bien après... Alors donc, en ce qui concerne les entraineurs, en voilà un qui a fait tellement pour le club de SEDAN qu'il reste inévitablement le numéro un. Donner son nom au stade est la plus belle chose qui ai pu être faite pour honorer sa présence !
 
Après Louis, il y a quand même Bruno METSU, plus récemment.
On se rend compte aussi qu'un garçon comme Pierre TORDO qui a été joueur longtemps, qui n'est parti qu'une seule saison, il avait été prêté à BEZIERS, dans la mesure où c'est ROSE qui avait pris sa place, a aussi compté.
Bien qu'il soit un Méridional, il a tenu à rester à Sedan. Issu du club, c'était un garçon de la trempe de Louis DUGAUGUEZ, avec tout ce que cela comporte. Je vais vous raconter une anecdote, j'y tiens beaucoup: quand M'sieur Louis a montré à Pierre comment il fallait s'y prendre lorsque l'effectif était trop conséquent. A l'époque, les matchs avaient lieu le dimanche à 15h. Les hommes allaient au foot, les femmes se rendaient dans les magasins vendant du drap. La veille, il avait trop de joueurs, alors Pierre dit à M'sieur Louis :
- Et comment va-t-on faire ?
- Viens, tu vas voir !
L'effectif était au complet. Ils se sont mis dans la petite tribune, à l'extérieur. Les garçons étaient habillés après avoir fait l'entrainement. Monsieur Louis les a fait courir tout en haut de la petite tribune, avec les godasses à crampons, puis redescendre. Ils ne faisaient que ça !
Louis était en bas et il arrêtait un joueur :
- Tu boites toi !
- Non, je ne boite pas.
- Si ! Tu boites, tu ne joueras pas. Allez hop !
Alors, il a sélectionné ses garçons comme ça.
C'était phénoménal !
" Donner son nom au stade est la plus belle chose
qui ait pu être faite ! "
 
Une autre anecdote aussi : dans le bus en 1965, en allant au Parc des Princes, Louis avait pris des pièces de monnaie. Il avait un journal sur lequel il avait disposé les joueurs avec ces pièces et il expliquait la tactique qu'il fallait appliquer. C' était rudimentaire bien sûr !
 
Comme entraineurs qui ont marqué le club, il y a aussi Alex DUPONT, mais aussi bien d'autres dont Michel LE FLOCHMOAN si on parle d'un point de vue local.
CF :  Il est toujours à la tête d'une équipe Alex DUPONT...
 
CL : Oui, à Brest ! C'est "Sir" qu'on appelle Alex DUPONT. Il avait entrainé GUEUGNON et l'Olympique de CHARLEVILLE avant de venir à Sedan.
 
CF :  Il a été formateur de SACHY aussi, à Dunkerque...
 
CL : Ah bon, tiens ça, je ne savais pas.
Cette génération de 99, c'est formidable leur modestie ! A la fin du match, maintenant, c'est malheureux, les joueurs montent dans leur bagnole et hop, ils s'en vont.
A l'époque, ils allaient avec les supporters, derrière la grande tribune. Ils passaient au-delà du zinc et ce sont eux qui servaient les "canons" aux supporters ! Cela ne peut plus se voir maintenant.
C'est comme Cédric MIONNET, l'approche qu'on a avec un garçon qui sait d'où il vient, qui sait ce qu'il doit au club et qui maintenant est Directeur des Sports au Département. Il est resté très simple. C'est ce que les supporters apprécient surtout !
La société a changé, on en voit de moins en moins comme ça. Cette année, je les côtoie et je dois quand même dire que tous sont très sympathiques.
Aujourd'hui dans le milieu professionnel, il y en a qui s'y croient alors qu'à vrai dire, ils ont tout à prouver !
CF : Quelle est ton analyse de la triste fin de période URANO ?
 
CL : Le problème, déjà, c'est l'appât du gain. C'est à dire que certainement il était alloué des salaires qui ne correspondaient pas aux recettes. On a entendu des tas de chiffres, mais je suis fort méfiant.
Quand on est redescendu en L2, les droits télé ont été tout autre qu'en L1, quand on faisait partie de l'élite.
Le recrutement a aussi joué. On a eu des joueurs qui n'avaient pas le niveau.
Quand on démarre un championnat, il va y en avoir 3 qui seront tout en haut et 3 ou 4 qui vont être tout en bas. Les structures, on les avait, puisque Monsieur URANO a créé MONTVILLER, ce qui est remarquable ! Mais, on a quand même connu beaucoup trop de recrues qui n'avaient pas du tout le niveau. Je peux en citer, POUEYS, DESCHAMPS, etc.
C'est sûr que ce sont des garçons qui n'ont rien coûté ou peu. Mais, n'empêche qu'ils n'apportaient rien sur le terrain. On est remonté une année, mais on a replongé. Concernant la liquidation, seuls les chiffres sont révélateurs. Il y a eu un passif. Personne n'était là pour le combler et donc malheureusement on est redescendu en CFA2. C'est le moindre mal, car on aurait pu être liquidé et se retrouver en DH. C'est pour cela, je persiste et signe, que je suis à 1000% derrière les frères DUBOIS. S'ils n'étaient pas là, le club n'existerait plus, voilà ! Ils ont le mérite de mettre leurs fonds propres. Certes, ils vont créer là-bas, à MONTVILLER, un centre de remise en forme. N'empêche que, pour le moment, à part quelques subventions des collectivités, ce sont eux quand même "qui crachent au bassinet".
CF : Depuis la reprise des DUBOIS , que penses-tu du « nouveau Sedan » ?
 
CL : Au départ, il y a eu le mérite de Farid FOUZARI de rester au club alors qu'ils étaient tous plus ou moins payés.
Il y a eu aussi le préparateur physique Teddy PELLERIN qui n'a pas lâché la bateau. Ils sont restés fidèles au poste. Alors que la première année ils ont recruté en vitesse, toujours avec les fonds, qu'on le veuille ou non, des DUBOIS, et ils ont pris des garçons qui étaient nettement au niveau de la division, en l'occurrence, le CFA2.
Après, le CFA, c'était pareil, on avait toujours un groupe avec des joueurs qui étaient au-dessus du niveau. Un gars comme ARMAND par exemple...
Et puis cette année, malheureusement, les "meilleurs" sont partis. Quand il est revenu à SEDAN cette année, j'ai demandé à Romain, "pourquoi tu n'es pas resté ? Tu as été élu meilleur joueur." Le public était avec lui, les supporters aussi. D'ailleurs, il ne s'est pas fait siffler. Il m'a dit "le problème, c'est qu'ils ne me proposaient pas de contrat à longue durée. Moi j'ai 29 ans, je suis chargé de famille, je ne peux pas faire autrement que d'avoir une certaine assurance sur le futur." Il y avait plusieurs clubs m'a-t-il dit, dont ORLEANS qui lui ont proposé 2 ou 3 années de contrat, je ne sais pas exactement. En tout cas, je puis affirmer qu'il est parti à contre-coeur...
 
Pour revenir à la période actuelle, j'aimerais bien que ce soit transitoire et qu'on retrouve le statut pro, donc la ligue 2, pour notamment que le centre de formation retrouve vie.
Cela a toujours existé à SEDAN. Ce sont les jeunes qui ont éclos et qui ont été vendus. Malheureusement, la faillite du club est intervenue au moment où l'on venait de disputer la finale de la GAMBARDELLA.
Nous avions là un très bon effectif . Ils sont partis tous car ils voulaient faire carrière, notamment Sony SEFYL qui est maintenant à AUXERRE et qui est passé professionnel. Tout cela pour dire, qu'on avait un centre de formation avec Christophe POINT à sa tête qui vient aussi d'arriver à AUXERRE, il y a 3 jours, après être allé à DIJON. A AUXERRE, il va retrouver un Ardennais, Sébastien TAMBOURET, qui est de CHARLEVILLE, qui lui a plus que la fibre ardennaise et qui aimerait bien revenir à SEDAN. Ce n'est pas trahir un secret que de dire ce qu'il m'a susurré dans l'oreille.
 
" Quand on pourra ré-ouvrir le centre de formation, je crois que le club aura
franchi une nouvelle étape. "
Quand on pourra ré-ouvrir le centre de formation, je crois que le club aura franchi une nouvelle étape. Cette année, on a joué en U17 et U19 nationaux, mais malheureusement on est dernier avec des bons gamins mais en recrutant uniquement localement, ce qui fait qu'on n'a pas le niveau. Il faut savoir le reconnaitre. Avec le centre de vie, on pourra recruter à nouveau au niveau national. Après, il y a les Saoudiens qui ont promis de créer une SEDAN ACADEMY mais, pour l'instant, on ne dit rien et on attend avec l'espoir que cela se réalisera bien...
CF : Avant d'évoquer l’arrivée de Roger LEMERRE, que s’est-il passé avec F. FOUZARI, qui de notre avis n’avait pas démérité. D’ailleurs, quand on regarde bien au niveau des points, Roger LEMERRE n'a pas fait mieux jusqu'à présent ?
 
CL : Je vais peut-être décevoir, mais je ne porte pas de jugement, quand on ne sait pas on ne dit rien. Alors je sais quand même qu'il y a eu un "souci" entre les dirigeants et Farid FOUZARI, avec qui je suis copain, je le suis resté même quand il a porté les couleurs de l'Olympique de CHARLEVILLE. Cela fait 30 ans que je le connais. Alors, dès le départ les frères DUBOIS disaient "on veut se maintenir" mais c'était le discours officiel. A vrai dire, ils voulaient monter dès cette année. Les résultats n'étant pas là, ils en ont voulu, à tort ou a raison, à Farid, ce qui fait qu'il y a eu cette coupure-là. Farid est toujours au club, il est rémunéré. Il n'y avait pas de motif pour le licencier.
CF : Cela évite de l'indemniser également, il n'y a pas de prime de licenciement...
 
CL : Roger LEMERRE est venu plusieurs fois aux matchs. Il n'est pas loin, il habite BRUXELLES, donc Roger avait déjà vu l'équipe. Après, les relations qu'il avait avec Marc et Gilles DUBOIS, je ne suis pas dans les secrets. Certains ont tiqué au départ, compte tenu de son âge, 74 ans, mais moi, je puis vous dire que j'ai pris des photos, quand on le voit s'entrainer avec les joueurs, et courir devant eux, cela veut dire que ROGER n'a pas du tout son âge, déjà physiquement. Moralement, il a toujours été avec des jeunes. Il faut savoir aussi qu'il a été entraineur de l'équipe de FRANCE militaire, il a vécu sous la férule du Père Louis, ce qui fait qu'il a une sacré poigne. Moi qui l'ai vu à des entrainements, je puis affirmer qu'il n'a pas sa langue dans la poche. Alors, est-ce que c'était le meilleur choix ?
A priori, il y avait beaucoup de candidats, 25 entraineurs m'a-t-on dit, qui cherchaient un club et qui avaient postulé.
 
CF : On a évoqué Serge ROMANO à un moment...
 
CL : On le voyait, il habite CHARLEVILLE.  Il était là, il prenait des notes. Il était responsable à l'UNFP des joueurs chômeurs. Depuis, on ne le voit plus.
 
CF: Et maintenant, il est responsable de l'équipe de FRANCE militaire...
" Pour la renommée de SEDAN,
c'est sûr que c'est bien ! "
CL : Le choix de Roger, j'en ai discuté avec des joueurs, ils ont été impressionnés de le voir. Quand même il a été champion du Monde et ce au-delà de sa carrière à SEDAN.
Lundi dernier, il y avait un rassemblement de 50 jeunes goals ardennais et Pierre TORDO a présenté Roger aux jeunes pousses, Roger qui était gêné parce que c'est quelqu'un qui n'aime pas être mis en exergue. Pour la renommée de SEDAN, c'est sûr que c'est bien. On peut lui reprocher de ne pas être très bavard avec la presse, il a toujours été comme cela, mais je peux vous dire que lorsqu'il a quelque-chose à dire à un joueur, il sait lui dire. C'est quand même lui qui prime !
Je pense aussi qu'il fait une très bonne équipe avec Jean-Claude MEDOT, qui est de sa génération. Jean-Claude a un sacré carnet d'adresses. J'ai discuté avec lui, il va voir beaucoup de matchs, notamment en BELGIQUE et il a dit qu'il lui manquait deux choses, tout d'abord dans quelle division nous serons la saison prochaine et l'enveloppe financière sur laquelle il peut compter pour acquérir des garçons qui ont le niveau.
 
CF : La division, c'est quand même fort probable que nous restions en National...
 
CL : Oui, sûrement. Beaucoup, beaucoup de joueurs vont partir. Ils auront un noyau moindre mais de qualité. Il faudra savoir ouvrir le portefeuille en conséquence, pour des garçons qui ont le niveau.
 
CF : Alors, justement, ton avis sur cette équipe 2015/2016 actuelle et puis, depuis l'arrivée de Roger LEMERRE, que penses-tu des non sélections de LAVENANT qu'on ne voit pour ainsi dire plus et, à titre personnel, c'est une grosse déception, de LAPLACE-PALETTE ?
CL : Alors, j'ai coutume de dire qu'il faut faire partie du vestiaire et du groupe pour savoir tout.
Dimanche, puisque je travaille pour le journal l'Ardennais, je suis allé au match de DH entre la réserve de SEDAN et RETHEL, auquel participaient plusieurs joueurs de l'équipe première.
 
Roger n'était pas là, mais ses adjoints étaient présents.
Il a dû avoir un rapport circonstancié...
 
Lillian n'a effectivement pas beaucoup joué cette saison.
D'après mes informations, il a déjà trouvé un club pour l'année prochaine, d'où son départ précipité. 
C'est un bon joueur et qui a le mérite de mouiller le maillot.
C'est ce que le public ardennais aime par dessus tout. 
CF : Alors Claude, un pronostic pour la fin de saison ?
 
CL : Déjà le maintien ! Je pense l'on va se maintenir.
J'aurais souhaité qu'on se maintienne bien plus tôt que ça, mais on vit des moments difficiles tout de même.
Ce serait décevant qu'on ne parvienne pas à l'objectif qu'avait pronostiqué Farid FOUZARI en début de saison. Il a toujours dit que c'était le maintien qui était prévisible.
N'empêche que je persiste et signe et d'ailleurs Roger me l'a dit lundi, rien n'est fait. Je pense qu'il a des arguments si ce n'est oraux, pour pouvoir motiver sa troupe. Ce serait une catastrophe si on revenait à descendre. Je n'ose pas parler des Saoudiens, bien qu'à priori, ils resteraient dans le club, mais je pense qu'on aurait d'autres espoirs pour remonter en Ligue 1 si on se maintenait en National.
CF :  Revenons à ton projet de musée et à ce que tu as accumulé au cours du temps, et quelle est pour toi ta plus belle pièce de collection ?
 
CL : J'ai le maillot de Yves HERBET de la finale de 1965.
Je l'ai eu d'une façon curieuse. Il y avait un monsieur qui était un ancien secrétaire du club, il m'a dit que si je lui trouvais huit places pour la finale de 1999 SEDAN - NANTES  eh bien qu'il aurait quelque chose pour moi. Vous pouvez me croire, je me suis levé à 3h du matin, je suis allé à la location le 1er jour. Il y avait déjà des gens qui couchaient sur le trottoir ! Je regrette de ne pas avoir pris mon appareil photo ce jour-là, pour immortaliser cela. J'ai donc fait la queue qui allait jusqu'au Sporting, et j'ai demandé huit places. On m'a dit qu'on n'en donnait que quatre. Pourtant je suis connu, on m'a dit que ce n'était pas plus Claude LAMBERT qu'un autre et j'en ai eu quatre. Il y avait une autre queue. Eh bien je suis allé refaire la queue à l'autre billetterie ce qui fait que, de 3h du matin à midi, je suis resté devant le stade pour avoir les places.
Je les lui ai apportées à ce monsieur et il m'a dit: "Cela c'est pour vous , c'est le maillot de Yves HERBET, le n°7 !" tout blanc, sans publicité bien sûr, et, depuis, j'ai su que son fils l'avait enguirlandé pour s'en être séparé...
 
J'ai aussi une plaque du stade EMILE ALBEAU qui date de l'époque de sa création mais aussi, quand ils ont détruit le stade, c'est pareil, à 6h du matin, j'étais là-bas. J'ai récupéré un maximum de choses, des moellons, des sièges, etc.
 
On a eu un soigneur, dans le temps on disait comme cela, qui s'appelait Jean-Claude PECHEUX, qui était aussi en Equipe de FRANCE avec Louis  DUGAUGUEZ, et quand il est parti en Belgique, il m'a téléphoné : "Tu passes à tel endroit et il y a quelque chose pour toi..." Il y avait trois cartons remplis de tout ce qu'il avait de l'Equipe de FRANCE, c'est à dire des maillots, des survêtements portés par des joueurs. Dessus, il y a le coq, c'est marqué FRANCE - BULGARIE 1961. C'était à Pierre MICHELIN ou à MARYAN. Donc j'ai des maillots qui ont vraiment été portés par des joueurs.C'est la prunelle de mes yeux.
 
C'est pour cela que je voudrais faire un musée. Ma grande crainte c'est de me faire voler.
CF : Nous croyons savoir que le musée que tu souhaites créer serait évidemment sur le CSSA mais aussi, plus largement, sur le sport ardennais. Où en est ce projet ?
 
CL : Ah oui ! J'ai toujours voulu faire ça.
Il y a 7 ans, j'ai connu un adjoint au maire à CHARLEVILLE et il m'a dit qu'il fallait aller voir Madame Claudine LEDOUX qui était maire à l'époque. J'y suis allé et elle m'a dit qu'il fallait que je crée une association. J'ai donc réuni 11 copains, comme une équipe de foot. Je me suis bombardé Président et puis j'ai nommé untel Trésorier, untel Secrétaire, je suis allé en préfecture et j'ai donc créé l'association.
On m'a dit qu'il fallait un nom, la mairie m'a demandé de rappeler CHARLEVILLE pour avoir une subvention. Finalement, je l'ai nommé "Vestiaire Carolo, Mémoire du Sport Ardennais". Les statuts sont faits ainsi que toutes les démarches. Mais, à ma grande déception et pour tout l'ensemble des membres, quand tout cela a été créé, je suis retourné à la mairie et j'ai fait "chou blanc " ! J'ai eu une promesse et puis elle n'a pas été tenue.
On m'a expliqué que la première chose qu'il fallait, c'était d'avoir un local. Donc j'ai cherché vainement. J'en avais trouvé un place d'Arches, mais il y avait beaucoup de travaux à faire. Il faut savoir qu'on ne crée pas un musée comme ça. Il y a des normes, notamment pour les handicapés, pour la sécurité, etc...
Alors, j'ai vu un architecte qui demandait une somme astronomique. J'avais fait un budget, mais quand j'ai présenté cela à la mairie, on m'a dit non, qu'on ne me suivait pas. Là dessus, vexé, et bien je suis allé voir des sénateurs, des députés, quelle que soit leur couleur politique. Même un dimanche matin, j'étais allé en voir un.
Des promesses, j'en ai eu mais rien ne s'est concrétisé. Je suis aussi allé voir les maires des villages alentour, et c'est pareil.
CF :  Tu es devenu au fil du temps, un photographe spécialisé de SEDAN, quelles sont les photos dont tu es le plus fier ?
 
CL : Quand les frères DUBOIS que j'ai connus dans les années 74 puisque Gilles a joué en équipe première, sont revenus, il n'y avait plus personne pour prendre les photos au stade.
Donc, à ce moment-là, j'ai eu à nouveau accès à la pelouse et je fais donc des photos que je donne volontiers...
 
Les plus belles photos, c'est certainement le sacre au stade Auguste DELAUNE, à REIMS. Quand on est monté, tous les joueurs et bien sûr Gilles DUBOIS, avaient des téléphones. On n'était pas certains de monter en CFA, cela concernait la règle des quatre meilleurs 2èmes de l'ensemble des poules de CFA2.  C'était compliqué. Donc là, on a souffert et je me vois encore prendre des photos. Après la confirmation de la montée, c'était une sacrée "java" sur la pelouse même !
Il est vrai que le match de SAINT-ETIENNE que j'évoquais tout à l'heure, c'était autre chose quand même, au niveau professionnel.
Ceci dit, la plus belle photo, c'est celle que je prendrai demain, soit la prochaine... Peut-être lorsque nous léverons la Coupe aux grandes oreilles, mais je n'ose pas y croire...
" la plus belle photo, c'est celle que je prendrai demain, la prochaine ... "
CF : Pour finir aujourd'hui, Claude, as-tu un message à passer ?
 
CL : Un message à passer, oui, forcément, c'est pour le musée.
S'il peut y avoir des aides ... Alors, je vais faire une révélation, pour terminer sur du positif.
J'ai réuni Marc et Gilles DUBOIS avant un match et je leur annoncé que j'avais quelque chose à leur dire. Gilles m'a dit qu'il s'en doutait. Je leur ai fait part à nouveau de ma volonté de créer un musée, que les années filaient. Alors je leur ai demandé de préciser leurs intentions. Marc m'a répondu  "cela fait partie du projet. Nous ferons le musée quand nous reviendrons en Ligue 1 !" Je leur ai répondu que je serais mort d'ici là. Ils m'ont rétorqué "Arrêtes tes bêtises !"
Le projet des frères DUBOIS, je vais le révéler, c'est de faire le musée à l'emplacement du mythique stade Emile ALBEAU. L'entrée serait l'ancienne grande porte qui est encore debout...
Claude est toujours preneur de tout objet concernant le  musée et notamment une SMART SEDAN
ou une porte avec le numéro.
 
Assurément vous ferez un heureux !
Contacts : 0324573813 ou 0673467721
claude-lambert08@orange.fr
" Le projet des frères DUBOIS, je vais le révéler,
c'est de faire le musée à l'emplacement
de l'ancien stade Emile ALBEAU. "
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