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Contact avait été pris quelques semaines auparavant, et voilà l'équipe en route pour "le RETRO" à Charleville. En effet, Nico, qui en est désormais le gérant, avait accepté très gentiment de nous y recevoir en ce samedi 27 novembre 2015. L'accueil est chaleureux, l'homme toujours aussi charismatique, le regard droit et pétillant. C'est parti pour cette première rencontre qui nous tenait tant à coeur.

Le Prince de Sedan

Joueur emblématique de Sedan à la glorieuse époque de 1999, Nicolas SACHY est dans toutes les mémoires des supporters de plus de 30 ans. Il symbolise tellement bien cette épopée que Yanny Hureaux lui a même consacré un ouvrage. Il a incarné les valeurs des Sangliers d'hier et ... de demain. CSSA FOREVER l'a choisi pour cette première interview.

Cssa Forever : On a un peu regardé Nicolas et chose que je ne savais pas et que j'ai découverte récemment, c'est que tu étais issu d'une famille de sportifs et de footballeurs ?

Nicolas SACHY : Oui, oui. J'avais mon père qui était professionnel à Amiens, Dunkerque et Creil. C'était le championnat de France amateur à l'époque. Il a été PRO à Dunkerque et c'est là bas que je suis né avec mon frère. Je suis retourné à Dunkerque par hasard, parce que je n'y suis resté que jusqu’à mes 2 ans le temps d'un contrat que mon père avait là-bas et puis j'y ai fait ma formation à 16 ans. Mon frère était professionnel aussi, un peu sur le tard. Lui il a joué à Rodez, Nancy, Toulouse et Nice. Six, sept ans... Et puis voilà, il y a eu 3 professionnels et mon grand père avant la guerre jouait aussi. Il y a avait un moment où c'était professionnel aussi avant la guerre et il était à Amiens lui mon grand père, le père de mon père.

CF : Alors, le père était attaquant, le frère qui doit être un tout petit peu plus jeune que toi je crois (Il a un an de moins.) était attaquant aussi. Le grand père, je ne sais pas (il était... Je ne sais plus, lui il n'était pas gardien, j'étais le seul gardien.) Tu étais le seul gardien et c'était un clin d'œil à la famille ou cela s'est fait par hasard, gardien ?

 

Nico : Non, c'est parce qu'on allait jouer tous les soirs avec mon père à l'époque en sortant de l'école, dés que j'ai su marcher pratiquement et il fallait bien qu'il y en ait un dans les buts. Dans un petit village à côté d'Amiens, parce que j'étais à Amiens à cette période là.

CF : Gardien, c'est de la responsabilité ?

 

Nico : Non, c'est plus compliqué mentalement, mais sinon c'est plus tranquille physiquement, enfin,  en match, mais à l'entrainement, c'est plus dur, aussi ! C'est pas le poste le plus simple. (Il y a la pression ... ) oui, oui, il y a beaucoup de pression parce qu'on a pas le droit à l'erreur. Une erreur c'est un but, en général.

CF : Tu étais très orienté foot dés le début, comment cela s'est passé au moment où tu as dit "je serai professionnel et je ne ferai rien d'autre que du foot" ?

 

Nico :  Je l'ai toujours dit à l'école. Mon père était pour donc je disais cela mais à l'époque les professeurs disaient "c'est pas un métier". C'était pas développé comme maintenant mais même maintenant c'est encore difficile. Il y en a peut-être un sur vingt milles qui arrive à y être. (il y a plus de monde peut-être maintenant encore...) Oui car les centres de formation se sont développés. A l'époque cela s'est fait, j'ai arrêté l'école le jour de mes 16 ans. Et puis j'ai été pris à Dunkerque au centre de formation un an après. Après, c'est le risque, faut pas être blessé. C'est surement que j'avais assez de talent pour les entraineurs pour continuer parce que tous les ans, il y a une sélection qui se fait, même au centre de formation. Sur 30 au départ, l'année d'après il n'y en a plus que 20 qui passent et sur 3 ans, sur les 30 du départ, il n'y en a plus que 2 ou 3. Et puis sur les 2 ou 3, il y en a 1 de temps en temps qui signe pro. C'est quand même assez risqué mais, bon, cela s'est bien goupillé: j'ai réussi à faire vingt ans de carrière.

CF : Alors, le père quel regard il a sur ses deux fistons qui ont fait l'un et l'autre une carrière professionnelle ?

 

Nico:  Et bien lui, il était content à l'époque d'avoir deux fils professionnels. Surtout quand on s'est rencontrés à deux ou trois reprises avec mon frère. Quand je jouais à Angers, lui il jouait à Toulouse. On a même perdu, c'est lui qui avait marqué. Et puis une fois, on lui a mis 4 à 1, ici avec Sedan contre Nice, en début de saison, je me rappelle j'étais en ligue 2. Donc pour lui, c'était bien d'avoir des footballeurs pro. Mon frère a un de ses fils qui joue et donc il y en aura peut-être un autre qui va par la suite prendre la relève, on verra.

 

CF : Le foot féminin cela prend de l'ampleur, tu as deux filles ...

 

Nico: Oui, mais non, elles ne sont pas branchées foot. Pas du tout.

 

CF : la lignée s'arrêtera ou après il faudra le petit-fils ?

 

Nico: Peut-être, je ne sais pas. C'est dans les gênes...

CF :  Alors donc,  tu es arrivé à Sedan en 97, c'est bien cela ? (en 96, juillet 96, le 18.) après une saison un peu difficile à Angers ?

 

Nico : oui et non. Une saison en concurrence qui était un peu curieuse, on était 3 gardiens. Il y avait Aubry, Ramé et moi donc 3 gardiens qui tenaient la route. Finalement aucun des 3 n'arrivait à être bon puisque l'entraineur mettait la pression à tout le monde et dés qu'on jouait, c'était pas bon tout ça. Et puis voilà, comme cela arrive souvent, j'ai fini mon contrat à Angers et puis j'ai débarqué ici l'année d'après. C'est METSU qui m'a appelé. Il m'avait déjà appelé quelques années avant pour aller à Valenciennes et cela ne s'est pas fait car il y avait un manager qui avait le pouvoir de recruter et qui a fait signer un autre goal à l'époque. METSU m'a rappelé quand il est arrivé à Sedan. Il a fait çà avec pas mal de joueurs et c'est là que tout a commencé. .

 

CF: C'était pas un mauvais choix !

 

Nico: Non, non. J'étais venu là pour un an et puis finalement je suis resté.

Ulrich Ramé

CF : Alors justement, la saison suivante tu as rencontré Angers en National, le match aller, c'était à Sedan, je crois que c'était QUINT qui avait marqué et qu'il y avait eu un match retour très particulier ?

 

Nico : ouai, ouai ! On avait du les battre à l'aller et on a fait un nul au match retour 1-1. Nous on jouait pour être dans les 6 premiers parce que c'était la refonte du national, il y avait 2 groupes. Il fallait qu'on soit dans les 6 premiers mais on y était déjà et il restait 2 journées et eux, s'ils nous battaient ils étaient pratiquement assurés de monter. Ils marquent en 1er et puis je marque un but à la fin. Déjà je me rappelle avoir fait un bon match dans les buts, et puis on perdait 1-0 et sur un centre d'Olivier (QUINT) j'avais marqué un but à RAME.

 

CF : c'est extraordinaire pour un gardien de marquer dans le cours du jeu ...

 

Nico : J'avais fait une reprise de volée, RAME l'avait repoussée et après j'ai mis un pointu qui a tapé le poteau et puis elle est rentrée. On avait fait 1 à 1 et je m'étais fait allumé. J'avais eu les journaux, la presse le lendemain, c'était André GUESDON l'entraineur.

CF : il avait dit "pourquoi il n'avait pas été aussi bon quand il était à Angers ? "

 

Nico : oui, c'était quelque-chose comme cela. Du coup, Angers n'est pas monté. C'est Wasquehal qui est monté. Nous, on savait que Angers partait un peu en vrille, alors que Wasquehal on avait toujours du mal à les battre. L'année d'après en National, on avait pris 6 points à Angers, cela s'était bien goupillé. A 2 matchs de la fin, il m'avait mis dans le champ. A Evry, on perdait 4-0 à la mi-temps. A 20 minutes de la fin, il m'a fait rentré mais dans le champ, parce qu'il essayait un gardien pour la saison d'après, un 2ème gardien. Et j'avais mis 2 buts et puis j'avais fait marquer le 3ème et on avait perdu 4-3. Dans le champ j'avais fait un doublé et une passe décisive. A l'époque, il y avait une petite étoile pour le meilleur joueur de chaque équipe. Je n'avais joué que 20 min et je l'avais eu l'étoile dans le champ ! J'avais fini la saison à 3 buts avec Sedan. J'avais été le 4ième buteur du club derrière N'DIEFI, QUINT et MIONNET qui plantaient tout. 4ème buteur du club, c'était pas mal...

 

CF : Que du beau monde ! Tu n'as pas été tenté de poursuivre l'expérience dans le champ ?

 

Nico : Non, non. C'était anecdotique. C'était marrant.    

Match intégral :

" le meilleur match

de toute ma vie ! "

CF : Quel est ton meilleur souvenir ? Si tu devais en garder un, deux ou trois ?

 

Nico : Mon meilleur souvenir, je crois que c'est le match Sedan / Le mans, ici. (la victoire 4-3 ?) Oui , la demi-finale, cela reste le meilleur souvenir. Celui là parce qu'il y avait tellement de monde au stade. Et puis l'année d'après, donc on est monté cette année là, et on avait joué Monaco qui venait d'être sacré Champion de France. On les bat chez nous avec SIMONE et tout ça. Je crois que j'avais fait le meilleur match de toute ma vie. Ce match là on l'avait gagné 2-1. Ces 2 là ! Après, il y en a plein. J'ai pratiquement que des bons souvenirs mais au point de vue émotion, c'est ces 2 matchs là qui ressortent.

CF : Tu parles d'émotions, et justement, j'ai sauté une question qui est dans ce registre là, quelle était l'ambiance dans ce groupe même si cela a transpiré un peu ?

 

Nico : On n'était pas forcément copains, tous, contrairement à ce que les gens pensaient, en dehors. On s'aimait bien tous, mais bon, il y avait des groupes qui se fréquentaient beaucoup et puis d'autres qui restaient dans leur coin. Moi, je ne fréquentais pas "trop trop" les joueurs en dehors de ça. Par contre dés qu'on arrivait à l'entrainement ou au match, on était tous copains et on se battait tous. On pouvait s'être engueulés quand on était sur le terrain, on était solidaires. On a très rarement fait des bouffes tous ensembles des trucs comme cela. Ce que les gens demandaient, c'est qu'une équipe elle se batte sur le terrain. Pas la peine qu'ils s'embrassent à coté. Le principal c'est d'être bons.

 

CF : Tu nous a rappelé les meilleurs moments, mais on ne peut pas éviter la question inverse. Quel est ton pire souvenir de football ou ta plus grosse déception ?

 

Nico: Moi, j'ai aucun mauvais souvenir. C'est juste la blessure de Cédric MIONNET je crois. Quand c'est arrivé, voir son genou à l'envers. C'est le seul mauvais souvenir que j'ai de tout cela. Sinon, j'en ai aucun. Même les années de galères, cela fait partie du métier.

CF : Et la finale de 1999 ?

 

Nico : Non, c'est un bon souvenir, même si je préfère la 1/2 finale, parce qu'on l'avait gagnée, déjà. Mais cela reste un bon souvenir d'avoir été jouer au Stade de France. C'est un bon souvenir. C'est plus la campagne de 99. La finale, ce qui était bien c'était les 40 000 supporters qui étaient au stade quoi ! Et tous ceux qui regardaient le match dans les Ardennes. Je pense qu'il y avait 200 000 personnes, 200 000 ardennais qui regardaient le match à ce moment là. Mais je pense qu'il y avait plus de ferveur encore pour la 1/2 finale. Car la 1/2 finale, c'était incroyable ! Il y avait des écrans géants partout ! Non, j'ai vraiment aucun mauvais souvenir à part cette blessure de Cédric MIONNET, à Nantes.

CF : Dans cette fameuse équipe de ces années là, pour toi, quels étaient les meilleurs joueurs ? Et est-ce que tu gardes contact et tu as encore aujourd'hui des amis ?

 

Nico : Oui, oui. Là en ce moment un peu moins mais il suffit qu'on s'appelle, c'est comme si c'était la vieille. Avec Pierrot DEBLOCK, quand ils viennent, ils viennent ici. C'est plutôt Pierrot, Olivier (QUINT) mais là ça fait un moment que j'ai pas de nouvelles. Je les ai vu au mois de mai quand ils sont venus faire un match. Ils sont venus boire un coup ici. Evidemment, ceux qui sont dans la région, Madjid ADJAOUD, Cédric MIONNET. Sinon, il y avait des joueurs qui avaient un peu plus de notoriété que d'autres, mais sans ceux dont on parlait moins, qui travaillaient derrière, on n'aurait rien fait. C'était vraiment une équipe à ce moment là. Tout le monde était important dans l'équipe même s'il y avait des plus discrets que d'autres. Les meilleurs joueurs ? Il y a avait ceux qui étaient plus médiatiques et les autres mais c'était un ensemble. (Collectif extra-ordinaire ...) On avait de la concurrence, plus on allait dans les années plus il y avait de joueurs et plus il y avait de concurrence. Les meilleurs selon l'entraineur, ils jouaient et ceux qui ne jouaient pas essayaient de reprendre leur place.

Pierre DEBLOCK

Olivier QUINT

Madjid ADJAOUD

Cédric MIONNET

CF : Au niveau des entraineurs, il y a eu quelques noms qui ont marqué Sedan, Patrick REMY, Bruno METSU qui malheureusement nous a quitté il n'y a pas très longtemps, Alex DUPONT, tu peux nous dire quels souvenirs tu gardes d'eux  ? Quelles étaient leurs particularités ?

 

Nico : Alex, Alex DUPONT, c'est lui qui m'a formé à Dunkerque pendant 5, 6 ans. Je l'avais eu au centre de formation et pendant 3 ans, après, je l'ai eu en pro. C'est un Dunkerquois comme moi, on a fait des bringues ensemble, le carnaval ensemble, donc c'était particulier avec Alex et lui, il prônait beaucoup le jeu, les petits jeux donc c'était assez sympa ses entrainements. Avec Patrick REMY, les entrainements étaient longs et des fois un peu ennuyeux pour un gardien de but. Lui, il n'avait pas besoin de gardiens à ses entrainements. Donc j'étais avec Willy SOHIER qui a disparu aussi malheureusement et on a passé beaucoup de moments nous les gardiens à part, c'était bien. Et puis Bruno METSU, évidemment. C'est lui la base de Sedan sur les 20 dernières années. Voilà, ce sont les 3 entraineurs qui ont compté pour moi ...

Alex DUPOND

Patrick REMY

Bruno METSU

CF : Après tu en as côtoyés non plus en tant que joueur mais quand tu étais encore au CSSA à la comm ?

 

Nico : C'était plus pareil. Si, Serge ROMANO qui passe encore de temps en temps. Tous ces gars là, je les aime bien, mais après j'étais plus joueur, donc c'était pas pareil et j'ai pas à juger. Serge c'était bien, il était sympa. Je pense que je me serais bien entendu avec lui, c'est sur, avec lui comme entraineur. Il y en a eu tellement à un moment ...

 

CF : Autre question, quand on regarde ton parcours, et c'est encore plus original aujourd'hui, tu n'as fait que 3 clubs. C'est finalement très peu. Est-ce que tu étais fidèle ou est-ce que ce sont les circonstances qui ont fait ça ?

 

Nico : Non... C'est comme ça. J'aurai pu avoir beaucoup plus de clubs. Dunkerque, j'avais pas trop le choix, je suis allé à Angers puis après je suis venu à Sedan. Après, il y avait surtout Lyon et Lille mais les circonstances ont fait que je suis resté à Sedan. Voilà ! Et puis j'étais bien j'avais pas envie de changer. A Lyon, je me souviens, c'est quand on était monté en L1, c'était pour être 2ième gardien derrière COUPET, du coup, je n'aurai pas connu la ligue 1 avec Sedan. Quand j'ai fait ma 1ère année de ligue 1, il y a eu Lille avec Halilhodžić. Là, ça m'aurait bien plu. Mais j'ai refusé, c'est un choix qui aurait pu être sympa parce ce que je suis du Nord. Ca m'aurait bien plu, mais j'aurais peut-être pas été bon à Lille, on ne sait pas. Finalement, pas de regret.

CF : Si tu le souhaites, on va évoquer l'après Sedan. Comment cela s'est passé pour toi quand tu as arrêté ta carrière de joueur ?

 

Nico : Et bien, j'ai arrêté parce que j'en avais marre. Il me restait un an de contrat donc j'en ai fait cadeau au club. C'était ma dernière année de contrat en ligue 1 et puis du coup le président m'a engagé aux relations publiques. Il m'a laissé 3 mois de vacances. En septembre j'ai commencé puis voilà j'ai enchainé comme cela directement. J'étais encore un peu dans le foot sans y être, parce que me lever, mettre le survêtement cela me saoulait.

Donc c'était parfait là.

 

CF : Alors, justement, le fait que tu restes à Sedan, que le président te l'ai proposé, cela s'est passé dans quelles circonstances ? Cela avait ravi les fans à l'époque ...

 

Nico : C'est mon épouse qui a trouvé cette idée, comme elle voyait que j'en avais un peu marre, de proposer cela au président, il ne pouvait pas me payer de toute façons si j'avais réclamé l'année de contrat, il n'aurait pas pu. Donc voilà, d'en faire cadeau et en contrepartie... C'était un arrangement comme cela. Il m'a trouvé du boulot, du boulot après une carrière, surtout quand on a arrêté à 16 ans l'école. Cela s'est bien enchainé et puis, les relations publiques c'est aussi un peu ce que je faisais sur le terrain. Finalement cela m'allait bien. Cela s'est bien goupillé. Jusqu'à la fermeture de Sedan, j'étais avec le Président. J'avais dit je partirai quand URANO partira et finalement, un peu contraint et forcé, c'est ce qui s'est passé.

 

CF : Et continuer dans le football, entraineur ?

 

Nico : Non, non. Sinon, je l'aurais fait depuis longtemps. J'aurais pu être entraineur de gardiens. Non, non, les entrainements c'est compliqué. Avoir les inconvénients d'une vie de footballeur sans les avantages, cela n'a plus aucun intérêt. Moi j'aimais bien le foot parce que je ne savais faire que cela, mais je ne suivais pas les matchs à la télé. Des fois, je ne connaissais même pas les noms des adversaires, je ne savais pas toujours combien on était au classement. Mais bon, moi je m'amusais et quand je ne me suis plus amusé et bien j'ai arrêté.

 

Pascal URANO

CF : Alors, on vient de parler de l'ex-Président URANO. Quel regard portes tu sur lui ?

 

Nico : Monsieur URANO, ben, c'est Sedan Monsieur URANO. Sans lui, on ne serait pas là, même encore 20 ans après. Je veux dire c'est lui qui a fait Sedan et Monsieur Roumy, faut pas oublier que c'est lui au départ qui a été chercher Monsieur URANO. Messieurs Roumy et URANO c'est eux qui ont créé le nouveau Sedan, celui qui a tout maintenant. Voilà, que du positif sur Monsieur URANO ! Cela s'est joué à pas grand chose, il a fait des bons choix, des très bons choix même à la fin. Un an de ligue 1, c'est 5 ans de ligue 2 assuré, même si on prend 0 points en ligue 1. Donc voilà, c'est tout, on a fait des paris et c'est passé tout prêt (5ème en 2010-2011 à 3 points et 4ème en 2011-2012 à 5 points). Et à un moment, c'est trop dur pour un seul homme. Il était un peu comme moi, je crois qu'il en avait marre aussi à la fin. (La passion ?). Oui, surement, sinon sans lui, SEDAN aurait même peut être en dépôt de bilan en 96. Sedan lui doit tout, mais on lui a manqué de gratitude je crois par rapport à beaucoup de gens. Mais bon, le foot c'est ça. Une fois on est un héro et le lendemain on est un moins que rien ...

CF : Nicolas, tu es resté dans les Ardennes, tu le disais toi même tout à l'heure, depuis 20 ans. C'est un département assez critiqué, as tu un commentaire sur le département ?

 

Nico : C'est vrai que c'est un département difficile, mais c'est un potentiel quand même. Géographiquement, c'est bien placé en Europe, on est à 2 heures de pas mal de grandes villes, de capitales, donc cela c'est un gros potentiel et puis ça commence à se développer. Y en a qui ferment, y en a qui ouvrent, donc sinon après c'est vrai que c'est difficile mais même quand on tient un bar comme cela il faut se battre tout le temps pour faire venir les gens. Il ne faut pas attendre, il faut bouger, il faut se bouger.

 

CF : Nico, tu sembles encore très affûté physiquement. Tu joues encore au foot, tu fais encore beaucoup de sport ?

 

Nico : Non, non, rien du tout. Mais je marche beaucoup. On marche beaucoup quand on est dans un bar, surtout l'été avec la terrasse. C'est juste ça. Je suis toujours debout, je suis là depuis 11h jusqu'à par exemple 1h du mat, le vendredi, samedi. J'ai même maigris un peu les premiers mois car j'étais décalé en tout. Là d'ailleurs, j'ai pas encore mangé, il est 14 heures. Je vais manger à 15 heures et je vais croire qu'il est midi. On est un peu décalé dans les horaires. Bravo pour la ligne !

 

CF : Dans ta nouvelle activité, est-ce que tu es encore interpelé souvent pour ton passé de footballeur? Les clients le savent dans leur majorité ?

 

Nico: Non, ils ne le savent pas souvent. J'ai des supporters qui viennent en semaine mais la majorité de la clientèle que j'ai, n'était pas née quand j'ai arrêté de jouer. Mais de temps en temps, j'en ai qui m'amènent une photo, je les ai dans les bras, ils ont 2 ou 3 ans et maintenant, je leur sers une vodka et j'étais en photo avec eux dans les bras parce qu'ils étaient avec leurs parents. Des fois ce sont leurs parents qui leur disent. Après, j'ai pas mal de gamins qui viennent, ce sont les fils d'amis et je dois les surveiller quand même, faire attention à ce qu'ils font.

 

CF : on en a un peu parlé, mais je reviens dessus quand même. La période du dépot de bilan, tu as suivi cela de près ?

 

Nico : Ben non, nous on a subi. Bon on savait que cela allait partir en vrille à un moment ou un autre parce qu'on savait qu'il y avait des risques qui avaient été pris pour faire monter le club et puis voilà. Il nous a manqué 1 point ou 2 pour que Sedan soit encore professionnel. (Un coup de poker? ) Oui c'est cela et puis c'est pas passé, c'est tout. Nous on l'a senti venir, alors après il faut s’adapter.

 

CF : Si tu veux bien, on souhaite parler du nouveau CSSA, qui n'est pas encore remonté là d'où il vient, mais néanmoins il y a une certaine dynamique. Quel regard portes-tu sur le nouveau CSSA depuis la reprise par les frères DUBOIS ?

 

Nico : Aucun, je vais dire. Parce que je ne le suis plus du tout. J'apprends les résultats ou par la presse ou par les supporters. Donc, je suis content quand Sedan gagne. Là je suis déçu quand ils perdent mais c'est tout. Après, je les suis plus parce qu'il y a Farid avec qui j'ai joué. C'est plus pour Farid parce qu'il est vraiment dans l'esprit des Sangliers! Mais sinon, non, je n'ai même pas envie d'y aller et de toutes façons, je travaille pendant qu'ils jouent. Pas seulement Sedan, je ne suis pas le foot en général.

Je ne le suivais déjà pas quand je jouais, alors maintenant ...

CF : En 2019, le club aura 100 ans. Pour cet événement, est-ce que tu répondras présent ?

 

Nico : Je sais pas. C'est pas sûr. Peut-être je ne serai plus dans les Ardennes, peut-être j'aurai mon bar. Non, je ne suis plus pour tous ces trucs là. Je ne pense pas parce que je n'y vais même plus parce si j'y vais, les nouveaux joueurs, on va leur parler de la génération 99 tout le temps. Maintenant, c'est à eux de faire leur histoire. Nous, on a fait notre boulot, maintenant c'est à eux de faire leur boulot. On n'a plus rien à voir là dedans. On l'a fait, c'est tout.

 

CF : Il y avait Luc SONOR qui ouvrait le match hier soir. Il a été largement acclamé quand même...

 

Nico: Oui, je sais. Si j'y vais, je pense que les gens y m'aiment bien encore. Mais c'est pas ça. J'ai pas forcément envie. J'ai donné, maintenant, chacun son tour. C'est ce que je leur dis. 

Quand Nico avait sa rubrique à Téléfoot ...

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